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[SOCIÉTÉ] LA JAMAÏQUE RELANCE UNE COMMISSION POUR LES RÉPARATIONS DE L’ESCLAVAGE

La Jamaïque a ravivé une commission des réparations pour enquêter sur l’impact social et économique de l’esclavage, et déterminer si les îles Caribéennes dans lesquelles prédominent les populations noires devraient demander une compensation ou des excuses formelles de la Grande-Bretagne pour guérir les vieilles bles

sures, selon les indications données par des responsables ce jeudi.

La commission gouvernementale formée aura environ 2 ans et demi pour recevoir les observations, évaluer la recherche et mener des consultations publiques afin de faire des recommandations pour une éventuelle demande de réparations, selon la présidente Verene A. Shepherd, une historienne qui est la directrice de Institute for Gender and Development Studies à l’Université of the West Indies en Jamaïque .

Shepherd a Indiqué que le travail de la commission remise en marche a débuté jeudi dernier. Elle est composée d’environ une douzaine d’universitaires, d’avocats, de rastafaris et d’étudiants. Un panel précédent formé en 2009 avait été dissout une année plus tard pour des raisons de contraintes financières.

La Jamaïque est une ancienne colonie britannique dans laquelle l’esclavage a été aboli le 1er août 1834.

Même si les estimations varient, les chercheurs affirment que des dizaines de millions d’hommes , de femmes et d’enfants Africains ont été réduits en esclavage et expédiés dans les Caraïbes et dans les Amériques, parmi lesquels des millions moururent dans des camps de détention en Afrique ou au cours de la traversée transatlantique.

Les historiens indiquent que leur seul travail a fait une grande différence dans les économie du Nouveau Monde et du Vieux Monde. En Jamaïque, la plupart des esclaves étaient forcés de travailler dans des conditions brutales dans les plantations de canne à sucre.

Shepherd indique que de déterminer une estimation financière pour les réparations est essentiel pour assumer l’héritage durable de l’esclavage en Jamaïque et dans le reste des Caraïbes, même si un paiement monétaire ne se produit jamais.

 »Il ne s’agit pas de dire qu’il faut qu’il y ait un règlement financier. Mais obtenir une estimation du préjudice financier de l’esclavage est important car cela donne une idée de la magnitude de ce crime contre l’humanité », dit-elle.

Une estimation financière donnera également une idée de  »ce qui sera nécessaire pour remettre sur les rails ces pays qui ont souffert », indique Shepherd. Elle affirme que l’héritage de l’esclavage a affecté la capacité des nations caribéennes à progresser et à devenir compétitives dans une économie mondiale.

Les défenseurs des réparations ont dans le passé estimé les dommages  »dûs » aux descendants d’africains mis en esclavage à des milliers de milliards de dollars américains.

Le membre de la Commission, Anthony Gifford, un éminent avocat britannique d’origine jamaïcaine, indique qu’il espère que le travail du panel jamaïcain encouragera un effort commun en faveur des réparations dans la région.  »Je voudrais voir que l’approche se fasse sur une base à l’échelle de l’ensemble des Caraïbes », dit-il.

L’an dernier, le Premier ministre d’Antigua, Baldwin Spencer, a demandé des réparations aux Nations Unies.

En 2004, une coalition de groupes rastafari en Jamaïque a déclaré que les pays européens qui furent autrefois impliqués dans le commerce des esclaves, particulièrement la Grande-Bretagne, devraientt payer 72,5 milliards de livres britanniques pour réinstaller 500.000 rastafaris jamaïcains en Afrique. Le gouvernement britannique a rejeté la demande, estimant qu’il ne pouvait pas être tenu responsable de torts commis au courant des siècles passés.

Jeudi dernier, le Haut Commissariat britannique en Jamaïque a déclaré n’avoir aucun commentaire sur la Commission des réparations.

En 2006, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair avait exprimé une profonde tristesse pour le rôle de la Grande-Bretagne dans la traite négrière, sans aller jusqu’aux excuses.

Source : Guyducamer.afrikblog.com

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