La semaine dernière débutait le procès de Daniel Holtzclaw, un agent de police blanc de la ville de Lahoma dans l’Oklahoma, État du Centre Sud des États-Unis, accusé de viols et d’agressions sexuelles par treize afro-américaines.
En effet, Daniel Holtzclaw, un violeur en série de 28 ans, a été inculpé en raison de 36 chefs d’accusions pour viols, agressions sexuelles par voie orale, sodomies forcées et expositions indécentes. Toutes ces infractions ont été commises envers des femmes noires, en plein jour, de décembre 2013 à juin 2014, alors que le policier était en service. Ce dernier a été arrêté après qu’une douzaine de femmes noires dont une adolescente, se soient présentées au poste de police pour porter plainte contre lui.
Les détails sont, bien entendu, difficiles à digérer. Il apparaît que ce policier a traqué ces femmes et les a agressées à plusieurs reprises, conscient de l’impunité que lui procurait son badge de police.
L’affaire a commencé en Juin de l’année dernière, quand une femme s’est présentée au poste, indiquant qu’elle avait été agressée, le jour même en début de soirée, lors d’un contrôle de la circulation ayant eu lieu dans la zone dans laquelle Daniel Holtzclaw devait normalement patrouiller. La femme âgée de 57 ans, n’avait, alors, aucune idée qu’une autre femme du même quartier avait également porté les mêmes accusations à l’encontre de Holtzclaw un peu plus tôt cette année. Ses crimes n’avaient pas été signalés, jusqu’à ce qu’il tombe sur la mauvaise proie qui, malgré sa peur, a estimé que ces crimes ne devaient pas restés impunis. C’est donc le récit de cette femme qui a déclenché une enquête menée par l’ Unité de Police des Crimes Sexuels d’Oklahoma City.
De nombreuses femmes ont affirmé que l’officier de police Daniel Holtzclaw les avait obligées à monter dans sa voiture de fonction, les conduisant dans différents endroits tels que des champs ou des allées, avant de les agresser sexuellement. D’autres ont indiqué qu’il les avait conduites à leur domicile et agressées dans leurs propres maisons. Toutes ces allégations ont été sauvegardés par les données GPS de la voiture de Holtzclaw.
L’une des victimes a expliqué pourquoi elle n’était pas venue porter plainte avant :
« Je pensais que personne ne me croirait…J’avais le sentiment que les policiers seraient de son côté. »
Force est de constater que la corruption institutionnelle facilite la marginalisation et la vulnérabilité persistantes des femmes noires plus exposées à de tels abus.
Les violences sexuelles contre les femmes noires ont d’ailleurs historiquement mobilisé l’Activisme au sein des communautés noires. Peu de gens connaissent l’histoire de Gertrude Perkins, violée par deux policiers blancs, qui furent ensuite acquittés, suscitant à l’époque le boycott des bus de Montgomery.
Du point de vue de la suprématie blanche, les femmes noires sont responsables de tous les traumatismes qu’elles endurent, ce qui fait qu’en règle général, un jury dont les membres sont exclusivement blancs, aura tendance à se prononcer en faveur de l’agresseur si celui-ci est également blanc et la victime, afro-américaine ou autre que blanche.
Eh oui, c’est aussi ça les États-Unis ! Les procureurs le savent. Les avocats de la défense le savent et eux plus que quiconque, puisqu’ils s’arrangent toujours pour constituer des jurys entièrement blancs, même s’ils le nient.
C’est en cela que ce procès s’annonce difficile pour ces victimes afro-américaines, dans la mesure où le jury est constitué de huit hommes blancs et quatre femmes blanches.
Ce jury final a été choisi mardi dernier. Pas une seule femme noire n’a été choisie pour faire partie des jurés, pas un seul hommes noir n’a été sélectionné, pas même en tant que juré suppléant !
NegroNews
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