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[SOCIÉTÉ] DES PERSONNALITÉS DE MONTPELLIER RACONTENT LE RACISME AU QUOTIDIEN

Après les attaques racistes du journal d’extrême droite Minute contre la ministre Christiane Taubira, des personnalités montpelliéraines racontent le racisme au quotidien.

Edwige Lawson-Wade
« C’est plus simple pour moi qui suis métisse que pour mon mari qui est noir. »

L’ancienne star du basket de Lattes, vice-championne olympique en 2012, assure « ne pas trop souffrir de racisme. C’est très rare ». Métisse, avec des origines béninoises du côté de son père, Edwige Lawson-Wade est née en Bretagne. « C’est plus simple pour moi qui suis métisse que pour mon mari qui est noir », explique-t-elle. Mariée à James Wade, basketteur afro-américain, elle ne se sent pas victime de discriminations comme lui. « James est arrêté à la douane quasiment à chaque fois, on lui fouille ses bagages, raconte la basketteuse. Moi, ça ne m’arrive presque jamais. C’est stupide, mais je lui ai donné mon sac de l’équipe de France pour qu’on ne l’embête plus. Et ça marche ! » La sportive reconnaît avoir la chance d’évoluer dans un sport plutôt préservé du racisme. « Au basket, il y a rarement des réflexions, assure-t-elle. Dans l’ensemble, je ne crois pas que le racisme soit plus présent dans notre société, c’est juste que certains parlent peut-être plus fort qu’avant. »

Nadeva Robinson
« J’ai voulu acheter une crêpe à ma fille, on m’a répondu : « Des gens comme vous ne devraient pas exister. »

Depuis quinze ans, Nadeva Robinson travaille à Radio Lengadoc (95.4 FM) à Montpellier. Originaire de Guyane, cette femme de 41 ans est régulièrement victime de racisme et « ne s’étonne pas de l’attaque raciste portée à Christiane Taubira. Moi aussi, on me rappelle tous les jours que je suis noire. Dernièrement j’ai amené ma fille manger une crêpe à Palavas. J’ai attendu 45 minutes alors que trois personnes étaient servies avant moi. Finalement, on m’a apporté une crêpe… noire ! Je me suis plaint et la patronne m’a répondu : « Des gens comme vous ne devraient pas exister. » La Montpelliéraine se sent impuissante et préfère ne pas déposer plainte. « Ça n’aboutirait pas, juge-t-elle. On m’a déjà virée d’un hôtel et de plusieurs restaurants parce que je suis noire. J’en souffre, mais ça fait partie de ma vie. Pour moi, la solution est dans l’éducation de nos enfants. Les manuels scolaires devraient parler du racisme. »

Emmanuel Djob (en photo d’illustration)
« Je suis sur le qui-vive, on est confronté à de la haine pure et dure. »

À 50 ans, le chanteur montpelliérain, star de l’émission de TF1 « The Voice » l’année dernière, se dit « alarmé par la une du journal Minute. Ça doit nous alerter, le racisme est toujours bien présent ». Originaire du Cameroun, Emmanuel Djob s’installe à Toulouse en 1984 pour ses études. En arrivant en France, il est confronté à « un racisme flagrant, de la haine pure et dure. Nous étions dans une période de montée des extrêmes. Certains de mes profs ne tentaient même pas de cacher leur racisme. C’était très violent et plein de colère. Je me suis fait insulter plusieurs fois dans la rue, gratuitement ». Vingt ans plus tard, l’artiste juge le racisme « parfois plus subtil ». Dans certains magasins, il a « la sensation de ne pas être le bienvenu », et même le monde de la musique, dans lequel il évolue, garde quelques « a priori racistes. Certains producteurs exigent que dans un groupe de gospel il n’y ait que des Noirs ! Ça fait partie des clichés racistes dont la société ne s’est pas débarrassée ».

Extrait du dossier réalisé par Jean-Baptiste Decroix et Coline Arbouet

Source : La Gazette de Montpellier
http://www.lagazettedemontpellier.fr/dossiers-gazette/article-22036/temoignages-ils-vivent-racisme-au-quotidien

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