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[SOCIÉTÉ] ALLEMAGNE : UNE JUSTICE FAIBLE POUR UN SIERRA-LÉONAIS BRÛLÉ VIF DANS UN POSTE DE POLICE

Le procès en appel des circonstances du décès d’Oury Jalloh, un demandeur d’asile mort brûlé en 2005 dans une cellule du commissariat de Dessau (Saxe-Anhalt) s’est conclu par la condamnation du chef de service incriminé à une amende de 10800 euros pour. Le 13 décembre, le Tribunal d’instance de Magdebourg a déclaré le prévenu coupable d’homicide involontaire.

Les autorités allemandes sont-elle racistes?
À première vue on serait tenté de répondre « non ». En Allemagne, nous dira-t-on, nous sommes en démocratie !
Mais l’affaire Oury Jalloh devrait constituer une sonnette d’alarme pour tous les Allemands.

Pour rappel : Le 7 janvier 2005 Oury Jalloh, un jeune homme de 21 ans en état d’ivresse, originaire de Sierra-Leone, emprisonné par la police alors qu’il n’avait commis aucun délit et attaché pieds et poings liés sur un bat-flanc, est mort brûlé dans un poste de police de Dessau. L’alarme incendie avait été désactivée par les responsables en raison – selon leurs dires ultérieurs – de nombreuses fausses alarmes.

Au lieu d’enquêter de très près sur les circonstances du décès, deux tribunaux d’instance ont depuis lors tenté d’expliquer comment Jalloh, attaché pieds et poings liés et fouillé préalablement par les policiers (ses poches de pantalon avaient été retournées) a pu mettre lui-même le feu à son matelas !

Autrement dit, le tribunal n’a envisagé aucune autre hypothèse lors du premier procès !
C’est pourquoi il n’est pas étonnant que les deux policiers responsables aient été acquittés en première instance.

La famille et les amis de Jalloh ont conçu quelque espoir en janvier 2010 lorsque la Cour fédérale allemande a infirmé le jugement rendu à Dessau. Mais ils s’étaient réjouis trop vite.

Les délibérations qui se sont déroulées à Magdebourg de janvier 2011 à décembre 2012 n’ont rien apporté de neuf :
1. on n’a recherché ni empreintes n’appartenant pas à Jalloh, ni activateur de combustion sur le briquet trouvé près du bat-flanc ;
2. une visite effectuée auprès de Jalloh avant l’incendie n’a pas été signalée sur le protocole; (cette simple circonstance est très inquiétante, car en Allemagne on apporte d’ordinaire grand soin à relater exactement les faits ! Même dans les hôpitaux il semble souvent plus important de faire des comptes-rendus que de soigner un malade gravement atteint !)
3. On n’a pas découvert d’hormones de stress dans l’urine de Jalloh, ce qui indiquerait qu’il était déjà inconscient au moment du départ de feu.
L’avocat de la partie civile, Napp, et sa collègue Gabriele Heinecke sont convaincus que le tribunal ignore volontairement certains faits afin de protéger des coupables potentiels.

« Pas besoin de recourir à une théorie du complot pour constater que quelque chose ne va pas », a déclaré Heinicke, et elle formule une lourde accusation : « Jalloh a été tué « par un tiers » et ce tiers « ne peut être qu’un policier ».

Le tribunal, qui a maintenu jusqu’au bout que Jalloh avait mis le feu lui-même, a même nié qu’une intervention rapide du chef de service présent le 7 janvier 2005 eût pu empêcher le décès de Jalloh. Il n’a condamné le prévenu qu’à une lourde amende, pour « avoir une responsabilité dans le décès » de Jalloh , car celui-ci n’aurait jamais dû être emprisonné !

En procédant ainsi, le Tribunal de Magdebourg apporte incontestablement un soutien à des agissements racistes de la part de policiers, alors que Tahir Della, de « l’Initiative des Noirs allemands » (ISD) dit que « tous les jours des gens d’allure étrangère subissent des contrôles de police. » La loi fédérale sur la police autorise ce type de pratiques.

La sentence rendue par ce tribunal le 13 décembre 2012 se range elle aussi parmi les erreurs de jugement des tribunaux allemands, notamment à l’encontre de démunis et d’étrangers..

Un État comme l’Allemagne, qui ne cesse de faire valoir son propre caractère démocratique et le non-respect des droits humains dans d’autres pays, comme la Syrie, la Russie ou la Chine, pour n’en citer que quelques-uns, doit pouvoir répondre quand on lui demande comment, face aux récentes découvertes de meurtres commis par des personnages appartenant à l’extrême-droite (Nationl Socialist Underground) et dans lesquels sont impliqués des organismes d’État, qui pour cette raison les ont en partie dissimulés, il compte satisfaire à ses responsabilités envers les citoyens de son pays.

Samedi 7 janvier 2012, une manifestation a été organisée pour la commémoration d’Oury Jalloh à Dessau en Allemagne. La police s’est montrée violente. La brutalité policière démontre la peur de la justice de voir la vérité sur la mort d’Oury Jalloh dévoilée. D’ailleurs, une manifestation est organisée chaque 7 Janvier pour honorer sa mémoire.

Sources : tlaxcala-int.org et atouteslesvictimes.samizdat.net

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