Les Africains sont de plus en plus mobiles à travers et en dehors du continent, au même titre d’ailleurs que d’autres individus non africains. Si nombreux d’entre nous sortent de leur pays d’origine et même du continent pour se faire plaisir et aller à la découverte d’autres civilisations lors d’un court séjour, d’autres sortent de leur pays d’origine et même du continent pour des séjours plus longs et parfois définitifs. À ce constat, plusieurs États ont consenti à réfléchir sur la possibilité et les conditions d’attribution de la double nationalité.
Il est tout de même important de rappeler que c’est au cours des années 60 que la majorité des pays africains sous domination coloniale ont acquis leur indépendance. Et depuis lors, les relations entre les États africains et les pays colonisateurs sont nourris d’intérêts financiers (pour les colons) et de méfiance (pour les États africains). Cette méfiance s’étend aujourd’hui encore jusqu’aux individus qui ont acquis la double nationalité, car “Ceux qui ne prenaient pas la nationalité [d’un pays africain] étaient considérés avec suspicion, comme une « cinquième colonne» au service d’intérêts étrangers” explique une étude de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Si la méfiance subsiste dans des pays comme le Cameroun, le Malawi et la RDC, qui demeurent catégoriques sur le fait de la nationalité unique et exclusive, d’autres pays comme le Gabon, le Congo, le Nigeria, le Mali et près de la moitié des États du continent attribuent la double nationalité sans aucune restriction.
Dans d’autres États, Afrique du sud, Libye, Égypte, Mauritanie, Ouganda, l’acquisition de la double nationalité est soumise à une autorisation exceptionnelle du gouvernement, par prudence, mais surtout pour restreindre les possibilités de prétentions à des postes sensibles par des binationaux. Union matrimoniale, filiation à une personne d’origine, sont autant de conditions qui régissent le droit à la double nationalité dans plusieurs pays africains encore aujourd’hui.
Ces conditions de restriction pour les uns et d’interdiction d’accès à la double nationalité, pour d’autres, durera-t-elle encore longtemps, dans un monde où les flux migratoires se sont amplifiés? Quelle que soit la réponse à cette question, cela ne détermine en rien l’amour, l’implication et l’appartenance de chacun pour son pays d’origine.
NegroNews
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