« Le Rwanda et l’Afrique ne peuvent pas accepter d’être une poubelle des vêtements occidentaux »
Suite à la décision de l’année dernière du gouvernement rwandais d’interdire les vêtements de seconde main importés de l’occident dans le but de soutenir la croissance des industries textiles locales, le gouvernement américain a suspendu le Rwanda des avantages hors taxe de l’AGOA.
L’African Growth Opportunities Act (AGOA), Loi sur la Croissance et les Opportunités de Développement en Afrique, est une loi américaine votée et promulguée en mai 2000 par le Congrès américain, sous l’égide du Président Bill CLINTON. Cette loi permet aux pays de l’Afrique Subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans droit de douanes.
La communauté « Rwanda, the heart of Africa » a répliqué fermement sur les réseaux sociaux en affirmant : »En tant que Rwandais, nous croyons que ce que le gouvernement fait est tout à fait juste et nous sommes tous prêts à faire face aux conséquences qui pourraient découler de cette suspension. Si l’accord de l’AGOA est basé sur le fait que les pays africains continueront à être la fosse où tous les déchets occidentaux sont déversés, alors il n’y a aucune raison pour qu’ils ne puissent pas continuer à nous appeler des pays « Shithole ». »
L’Ouganda et la Tanzanie faisaient également partie de cette interdiction mais l’ont ensuite retirée par crainte de la pression de l’Ouest.
La communauté poursuit : « Nous sommes avec notre gouvernement pour continuer à interdire tous les déchets qui nuisent à notre économie et à notre environnement, même si les États-Unis décident de mettre fin à l’accord AGOA au lieu de suspendre leurs activités. Le Rwanda peut faire mieux avec la toute nouvelle zone de libre-échange continentale africaine qui n’impose pas de restrictions et de limites à ce que nous pouvons faire et à ce que nous ne pouvons pas faire. »
La gouvernement tient à développer l’industrie textile dans le pays, cette mesure cherche à protéger les entrepreneurs dans le milieu de la mode à évoluer.
« L’objectif est de voir beaucoup plus d’entreprises produire des vêtements ici au Rwanda », explique Telesphore Mugwiza, un responsable du ministère du Commerce et de l’Industrie du Rwanda.
« Il s’agit aussi de protéger nos citoyens en termes d’hygiène. Si le Rwanda produit ses propres vêtements, notre peuple n’aura pas à porter de T-shirts ou de jeans utilisés par quelqu’un d’autre. Les gens ont besoin de changer de mentalité. »
Le Rwanda a agi de manière directe pour éliminer les vêtements d’occasion, faisant passer les droits d’importation sur les vêtements usagés à plus de 20 fois le taux précédent, dans le but d’étouffer l’offre et d’encourager les commerçants à vendre des produits locaux.
« Les gens vont passer de seconde main à de nouveaux vêtements. Ce qui va changer, c’est le type de produit, mais pas l’entreprise », explique Mugwiza.
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