[POLITIQUE] ZIMBABWE : MUGABE, UNFOLLOW PAR LE PEUPLE

Un journaliste demande à Mugabe quand compte-t’il dire au revoir au peuple Zimbabwe, savez-vous ce qu’il lui répond ? « Au revoir ? Où vont-ils ? ». Cela pourrait être drôle si c’était une blague, malheureusement ce n’en est pas une. Depuis quelques temps, la colère gronde et s’amplifie au Zimbabwe.

La contestation commence avec Evan Mawarire, un pasteur zimbabwéen qui va se filmer sur Facebook, à bout de nerfs, il commente les couleurs du drapeau zimbabwéen «On m’a dit que le vert représentait la végétation, les cultures… Des cultures, je n’en vois pas dans mon pays» . Il finira d’ailleurs par dire à propos de ce drapeau si cher à son cœur «Parfois je regarde ce drapeau et je me demande si c’est l’histoire de notre futur ou le souvenir de notre triste passé.». Cette vidéo est devenue virale dans le pays et a débuté le début d’une contestation d’envergure nationale. Un internaute anonyme dira au Guardian «Tout le monde était frustré, mais avait peur de parler. Ça nous a donné du courage. Maintenant, personne ne se soucie d’être arrêté, battu ou séquestré… On préfère mourir pour offrir un meilleur lendemain à nos enfants que de les faire traverser les mêmes souffrances.». Aujourd’hui, les zimbabwéens se révoltent contre un pouvoir en place depuis 1987, pouvoir ayant pour chef de fil Roger Mugabe au pouvoir depuis 1980.

La situation, décriée par les ONG depuis des années, est plus que critique. Le pays souffre d’une famine constante depuis la réforme agraire de 2000, d’une sécheresse qui a poussé le Zimbabwé à vendre sa faune locale. Le pays est aussi activement corrompu alors que sa population vit en pleine crise économique depuis 1998, subissant inflation et hyperinflation et ayant dû abandonner sa monnaie nationale pour le dollar américain afin de stabiliser les choses. Les banques n’ont jamais assez de fond. Les salaires ne sont pas payés. Le président déclare que tout cela est dû aux sanctions économiques imposés par l’Occident qui en plus pille les ressources, les salaires des citoyens. Les médias sont censurés et le gouvernement a publié une liste de choses qui ne peuvent être importées afin de ne pas commercer avec l’Europe et les Etats-Unis comme du cirage à chaussures, de la sauce salade, des lits, des yaourts,…

Le peuple zimbabwéen a donc commencé à dire non à son dirigeant. Il manifeste, fait des journées ville morte, écrit des tribunes dans les médias d’opposition comme The Zimbabwean basé à Londres dont un des chroniqueur a dit « On s’est longtemps demandé si Mugabe était toujours en possession de tous ses moyens. On peut certainement en douter, mais pas du fait qu’il sait toujours très comment fonctionnent les valeurs de paix et d’unité qu’il prône dans son récent discours. Ce qui en fait le pire des hypocrites. ». Mugabe, trop vieux, trop corrompu, trop insouciant des problématiques de son peuple. La population demande un renouveau de la classe politique avec un gouvernement plus à l’écoute et plus sensible aux problèmes des zimbabwéens.

UPDATE : Le pasteur Mawarire a été emprisonné puis libéré il y a quelques jours.

NegroNews

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