« On organise pas des élections pour les perdre » telles furent les paroles d’Omar Bongo. Le Gabon s’est construit dans cette logique d’élections truquées, de semblants de démocratie, de parti unique et d’une dynastie Bongo au pouvoir depuis 1967.
Actuellement, que se passe-t’il ? Ali Bongo avait promis au peuple une élection bien plus démocratique que ne le veut la coutume, étant donné que son élection de 2009 avait déjà été contestée. Le soir des résultats, les Gabonais ont retenu leur souffle en attendant que les autorités « compétentes » dévoilent le nom du vainqueur. Nous pouvons vous rapporter que des Gabonais ayant voté à l’ambassade de leur pays en France ont attendu le résultat jusqu’à 5h du matin et l’ambassadeur a refusé de signer le procès-verbal annonçant la victoire de Jean Ping sur Ali Bongo. Le soir des résultats, beaucoup de Gabonais ont commencé à manifester et cela continue, plongeant le pays alors dans une effroyable guerre civile. Ali Bongo a cependant été annoncé comme étant réélu à 49,90% des voix, Jean Ping dénonçant alors une fraude électorale de grande envergure. De nombreux recours ont alors été déposés Ali Bongo refusant cependant de faire recompter les voix, attirant alors lui-même les soupçons sur une possible fraude électorale.
Le Conseil Constitutionnel a accepté d’examiner les recours. Rappelons que la tête du Conseil Constitutionnel n’est autre que Marie-Madeleine Mborantsuo. Si cela ne vous dit rien, gardez en tête qu’elle a été la maîtresse de l’ancien président et que les trois enfants qu’elle lui a donnés ne sont autres que les demi-frères d’Ali Bongo, mais aussi que Jean Ping est l’ancien compagnon de la fille aînée d’Omar Bongo. Nous reprendrons les mots de l’ambassadeur américain au Gabon « Ici, c’est Dallas. ». Cette femme dont la vie a été ou est liée aux deux candidats devra décider du sort de chacun, couvrant de gloire l’un et de honte l’autre. Elle décidera surtout du sort du Gabon, en nommant un futur président qui devra faire face aux ravages provoqués par cette élection à une méfiance qui risque de s’installer envers les administrations, mais aussi face à un conflit avec le candidat sortant qui risque de ne pas l’entendre de cette oreille. Une femme va décider de l’avenir de son pays et chacun retiendra son souffle le 23 septembre lorsque sa décision tombera.
Le Gabon, qui est un pays plein de richesses grâce au bois et au pétrole, aurait pu s’imposer comme une des puissances dominantes de son continent s’il n’avait pas choisi la voie de la Francafrique. Cette voie a plongé les habitants, les classes populaires comme les élites intellectuelles dans un défaitisme qui a amené beaucoup de politologues à parler du Gabon comme un pays « où il ne se passait jamais rien » en dehors de quelques grandes crises. L’état s’est construit sur le dos du peuple qui a décidé, jusqu’à ses élections, de se laisser faire. Aujourd’hui, le Gabon veut reprendre ses droits, veut décider pour lui-même et les Gabonais ne veulent plus subir un état qui s’enrichit sur leur dos. Cependant, peut-on vouloir d’un président qui qualifie ses opposants de « cafards », ce nom faisant écho au génocide rwandais ? Peut-on vouloir d’un président qui s’enrichit sur le dos de son peuple ? Celui qui sera élu le 23 septembre, reconnu comme légitime, aura des preuves plus qu’importantes à faire.
NegroNews
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