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[POLITIQUE] RD CONGO :  » LE PEUPLE JUGERA DE MON BILAN FIN 2016″, DIT KABILA

Le président congolais Joseph Kabila a déclaré lundi qu’il s’en remettrait au peuple pour juger son « bilan » fin 2016 quand s’achèvera son mandat, à l’issue duquel la Constitution lui interdit de se représenter.

« J’ai confiance dans la maturité du peuple congolais qui jugera de mon bilan à la fin de l’année 2016″, a déclaré M. Kabila devant une assemblée de notables du Katanga réunis dans sa ferme de Kashamata, à une dizaine de kilomètres au sud de Lubumbashi, la capitale de cette province du sud-est de la République démocratique du Congo.

Ce qui avait été annoncé par la présidence comme une réunion destinée à assurer « l’unité du Katanga », où le président, enfant du pays, doit faire face à une contestation inhabituelle, s’est finalement transformé en un monologue du chef de l’Etat d’environ 50 minutes, en l’absence de deux des principaux poids lourds de la province : le gouverneur Moïse Katumbi et le président de l’assemblée provinciale, Gabriel Kyungu wa Kumwanza.

A moins de deux ans de la prochaine présidentielle, la rencontre s’est déroulée dans un climat politique tendu après le retour triomphal de M. Katumbi à Lubumbashi fin décembre, et alors que l’opposition soupçonne le chef de l’Etat de chercher par tous les moyens à se maintenir en poste après 2016.

Elle a eu lieu à huis clos mais la présidence a fourni à la presse un enregistrement sonore du discours du chef de l’Etat.

Avant la réunion, un proche du président Kabila avait reproché à MM. Katumbi et Kyungu de s’être « désolidarisés de la majorité présidentielle ».

Charismatique autant que M. Kabila est discret, M. Katumbi, tout juste âgé de 50 ans, dirige le célèbre club de football « Tout Puissant Mazembe » de Lubumbashi. Il a reçu un accueil triomphal à Lubumbashi le 23 décembre après avoir séjourné hors du pays pendant plus de deux mois, selon son entourage pour des soins médicaux.

Il avait été accueilli ce jour-là par M. Kyungu, et les deux hommes avaient paradé côte-à-côte en cortège devant une foule immense avant de tenir des discours interprétés comme un affront fait au président. M. Katumbi, en particulier, que certains membres de la majorité verraient bien succéder à M. Kabila, avait laissé entendre à mots couverts son opposition à un éventuel maintien au pouvoir de celui-ci après 2016.

‘Distraction ‘

Le gouvernement a déposé lundi un projet de loi pour organiser les élections prévues pour les deux ans à venir, et le président, âgé de 43 ans, a laissé planer une nouvelle fois le doute sur ses intentions, comme il l’avait fait en décembre devant le Parlement, alors que l’opposition lui demande d’annoncer publiquement qu’il quittera ses fonctions à la fin de son mandat.

Refusant de s’ »abaisser » à polémiquer avec quiconque, M. Kabila a tenu à rappeler que c’était lui « le chef de l’Etat », ajoutant en avoir assez de la « distraction » induite par ceux qui s’obstinent à ne parler que de « l’élection présidentielle de 2016″.

Au pouvoir depuis 2001, M. Kabila a été élu président en 2006 lors des premières élections démocratiques du pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960, puis réélu en 2011 lors d’un scrutin contesté par la communauté internationale et l’opposition.

Depuis quelques semaine, des dissensions sont apparues au sein de la majorité. A la fin de l’année, le Katangais Jean-Claude Muyambo, chef d’un parti de la majorité, a été jusqu’à rejoindre l’opposition après avoir s’être prononcé contre l’éventualité d’une modification de la Constitution qui permettrait à M. Kabila de rester en place.

Vano Kalembe Kiboko, ancien député de la majorité qui avait soutenu une position identique, a été incarcéré vendredi, selon son avocat, et inculpé d’incitation à la haine tribale.

Au Katanga, notamment dans le nord de la province dont il est originaire, M. Kabila semble perdre progressivement le soutien d’une partie de la population qui l’a massivement soutenu par le passé et qui lui reproche aujourd’hui de n’avoir rien fait pour elle en près de 14 ans de pouvoir.
Cette région est particulièrement déshéritée dans un pays où la grande pauvreté est la règle, alors que le Katanga est le poumon économique de la RDC en raison de ses énormes ressources minières.

Bien qu’à la tête du Katanga depuis 2006, M. Katumbi ne semble pas aujourd’hui victime de la même vindicte populaire, au moins au Katanga, lui qui y a instauré un salaire minimum et pris des mesures fiscales destinées à taxer davantage les minerais exportés.

Source : AFP

 

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