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[POLITIQUE] LESOTHO : UN COUP D’ÉTAT EST-IL EN COURS ?

Situation confuse au Lesotho. Le Premier ministre est en Afrique du Sud. Thomas Thabane dit s’y être réfugié après un coup d’Etat militaire ce samedi. Un coup d’Etat que confirme l’Afrique du Sud. Pretoria juge cette intervention militaire intolérable. L’armée dément pourtant. Selon son porte-parole, si les militaires sont intervenus samedi matin dans le quartier général de la police dans la capitale, c’était pour désarmer des policiers qui voulaient fournir des armes à des manifestants. Un rassemblement contre le gouvernement qui devait avoir lieu lundi a été interdit.

La situation reste confuse et les versions contradictoires au Lesotho, petit royaume enclavé au milieu de l’Afrique du Sud. L’armée y a pris le contrôle du quartier général de la police tout en brouillant les transmissions radio et téléphone. Le pays, composé en grande partie de hauts plateaux, où règne une grande pauvreté, est gouverné par une coalition politique fragile depuis les dernières élections qui se sont déroulées il y a deux ans. Interrogé par la BBC, Thomas Thabane, le Premier ministre du pays, a indiqué qu’il avait été écarté du pouvoir et qu’il avait fui en Afrique du Sud :

« C’est un coup d’État militaire qui a eu lieu, a-t-il déclaré. Les militaires ont agi en dehors des instruction de leur commandant en chef, c’est-à-dire moi-même. Ce genre d’événement ne devrait plus arriver de nos jours, et surtout pas au sein de la SADC [Communauté de développement d’Afrique australe, NDLR] ».

Mais les forces armées, de leur côté, ont nié être impliquées dans un coup d’État. Un porte-parole militaire a démenti à la télévision sud-africaine : « L’armée s’est lancée dans une opération pour désarmer la police qui, selon des renseignements collectés par ses services, s’apprêtait à armer certains partis politiques au Lesotho », a-t-il expliqué.

Une instabilité chronique source d’inquiétude pour l’Afrique du Sud

« Les actions de l’armée du Lesotho s’apparentent jusque là à un coup d’État », a jugé pour sa part le porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain. Mais Pretoria a pour l’heure écarté l’idée d’une intervention militaire : « Nous privilégions la résolution pacifique de cette crise. Nous voulons donner une chance à la diplomatie, a indiqué le porte-parole. Une intervention militaire est le dernier recours que nous envisageons pour résoudre les problèmes politiques ». L’Afrique du Sud assure travailler en étroite collaboration avec la SADC et l’Union africaine pour résoudre cette crise.

Le Lesotho est régulièrement secoué par des crises politiques. La dernière remonte à juin 2014. La fragile coalition au pouvoir depuis les élections de 2012 avait failli voler en éclat. Des mouvements inhabituels des forces armées dans la capitale Maseru faisaient déjà craindre un coup d’Etat. Des négociations avaient permis d’éviter une crise majeure, mais beaucoup doutaient que la coalition puisse tenir jusqu’aux prochaines élections de 2017. A l’époque, Pretoria avait déjà averti qu’elle ne tolèrerait, dans la région, « aucun changement » non constitutionnel de gouvernement.

Il faut dire que cette instabilité est source d’inquiétude en Afrique du Sud, pays intimement lié à son petit voisin. Géographiquement d’abord : le Lesotho est une petite enclave dans le vaste territoire sud-africain. Une partie de l’eau distribué dans la région de Pretoria et Johannesburg est fournie par le Lesotho. Enfin, l’Afrique du Sud emploie également une importante main d’œuvre en provenance de son voisin. Toute instabilité supplémentaire au Lesotho provoquerait donc une arrivée massive de population en Afrique du Sud qui fait déjà face à un chômage croissant.

Depuis son indépendance, en 1966, le Lesotho a été le théâtre de nombreux coups d’Etat, mutineries et tentatives d’assassinats politiques. Les rapports entre le roi Letsie III et les différents gouvernements élus ont souvent été turbulents. Le grand voisin sud-africain a déjà dû intervenir à plusieurs reprises dans le pays, comme en 1998, en pleine crise post-électorale. Le Lesotho était alors au bord de la guerre civile.

Source :
http://www.rfi.fr/afrique/20140830-lesotho-coup-etat-armee-maseru-thesele-maseribane-tom-thabane/

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