[PEOPLE] JAY-Z AU TRIBUNAL

  • Par 1oo312ksa
  • 6 Années
  • PEOPLE

Où commence le copyright dans un sample ? Ces échantillons, ces emprunts, auxquels le hip-hop, comme l’électro, a toujours eu recours, sont de plus encadrés par le droit américain – même déformés, même courts, même à peine détectables. Une nouvelle affaire remet en question les limites des droits demandés pour ces citations musicales. Poursuivi par un label pour avoir utilisé illégalement un extrait de la chanson Hook and Sling d’Eddie Bo, sortie en 1969, le rappeur Jay Z a décidé de contre-attaquer.

L’artiste et ses co-accusés (WB Music Corp., Warner-Tamerlane Publishing, Roc Nation, Atlantic and Roc-A-Fella Records) ont demandé l’abandon des poursuites le 9 septembre auprès du tribunal du District Sud de New York. Ses avocats avancent que l’emprunt d’une seule syllabe, durant une fraction de seconde, ne peut justifier une demande de copyright. L’objet du litige est en effet le sample d’un « Oh » dans Run This Town, l’un des titres phares de l’album The Blueprint 3 du rappeur, dans lequel apparaissent Rihanna et Kanye West.

« MOT GÉNÉRIQUE »

La chanson est sortie en 2009, mais les poursuites n’ont été lancées qu’en novembre dernier par TufAmerica, selon des documents judiciaires obtenus par le site Techdirt. Le label, qui avait racheté les droits de Hook and Sling du vivant du musicien, en 1996, réclame des dommages et intérêts, ainsi que des royalties. TufAmerica avait déjà poursuivi un autre rappeur, Kanye West, pour des samples de cette même chanson, rappelle le Guardian.

Le dossier semble assez maigre aux yeux des avocats de Jay Z, puisque l’extrait en question, au-delà de n’être constitué que d’une onomatopée, n’est utilisé qu’une seule fois dans Run This Town… au point qu’il n’est pas facile de le repérer, même en le cherchant bien.

« Le plaignant pense visiblement qu’il a un monopole sur le mot “oh” et qu’il peut empêcher les autres d’en utiliser une forme enregistrée », argumentent les avocats du rappeur. « Même si un mot très court – ou, en l’occurrence, son enregistrement – pourrait être considéré comme assez original pour justifier un droit d’auteur, cette brève expression très générique n’est ni quantativement ni qualitativement significative », peut-on encore lire dans le dossier.

Si l’argument avancé par la star est entendu, il viendrait contrebalancer un autre jugement qui fait office de jurisprudence : depuis 2005, les artistes américains ont pour référence un procès entre Bridgeport Music et Dimension Films ayant établi que l’emprunt d’un accord en arpège de deux secondes, à peine reconnaissable, était illicite. Il s’agissait d’un sample instrumental de Get Off Your Ass and Jam, de Funkadelic, dans 100 Miles and Runnin’, de NWA. Dans ce cas, le sample était certes utilisé à plusieurs reprises, mais le juge, Ralph Guy, a surtout retenu une question de principe face à un usage pourtant très établi, édictant la règle suivante : « Achetez les droits ou ne samplez pas. »

Source: http://www.lemonde.fr/musiques/article/2014/09/18/jay-z-au-tribunal-pour-une-histoire-d-oh_4489693_1654986.html

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