A l’époque de son crime, en septembre 1990, Keith Tharpe vit séparé de son épouse. Il arrête celle-ci en route vers son travail, alors qu’elle est accompagnée de sa sœur, Jacquelin Freeman. Il force cette dernière à se réfugier à l’arrière du véhicule, la blessant d’un coup de feu. Il la jette ensuite dans un fossé et l’achève par balle. Selon les procureurs, il viole ensuite sa femme et la force à retirer de l’argent, mais elle parvient à appeler la police. Trois mois plus tard, Keith Tharpe est reconnu coupable du meurtre de sa belle-sœur. Le jury, qui se prononce à l’unanimité, comme l’exige la loi en Géorgie, rend un verdict de peine capitale.
Huit années plus tard, une enquête menée par un collectif d’avocats bénévoles auprès des jurés révèle que des préjugés racistes auraient motivé cette condamnation. En témoigne les propos tenus par Barney Gattie, l’un des jurés «Selon mon expérience, j’ai observé qu’il existait deux sortes de Noirs, les bons vieux Noirs et les nègres». «Après avoir étudié la Bible, j’en suis venu à me demander si les Noirs avaient une âme». Ce qui a certainement motivé la décision de suspension prononcée par la Haute cour de Washington, pour laquelle les préjugés racistes n’ont pas leur place dans le système judiciaire américain.
«Un juré qui met en doute le fait que les Noirs ont une âme ne peut se forger une opinion morale sensée sur le fait de savoir si un accusé noir comme Monsieur Tharpe doit encourir le châtiment suprême», a affirmé Sherrilyn Ifill, présidente du Fonds juridique de la NAACP, la plus importante organisation de défense des Noirs américains.
Keith Tharpe reste en tout cas condamné à mort et la Cour suprême doit désormais décider si elle examinera son appel contre sa condamnation.
NegroNews
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