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MOZAMBIQUE : LE GUÉRILLERO ANTICOMMUNISTE LEADER DE L’OPPOSITION EST MORT

MOZAMBIQUE : LE GUÉRILLERO ANTICOMMUNISTE LEADER DE L’OPPOSITION EST MORT

Son décès intervient un peu plus d’un an avant les prochaines élections présidentielles. Le candidat incontestable de la Renamo (Résistance nationale mozambicaine), Afonso Dhlakama a succombé à une crise cardiaque jeudi 3 mai à l’âge de 65 ans, dans le centre du pays, alors qu’un hélicoptère s’apprêtait à l’évacuer vers un hôpital, a annoncé la chaîne de télévision d’Etat TVM.

Chef historique de la guérilla puis du principal parti d’opposition au Mozambique, la mort de ce monument de l’histoire africaine replonge le pays dans l’incertitude alors que les pourparlers de paix qu’il pilotait avaient fait de grandes avancées dans les négociations ces derniers mois. Vingt-six ans après la fin d’une sanglante guerre civile, des questions non résolues continuent de hanter ce pays d’Afrique australe.

« C’est une mauvaise période pour nous, et encore plus pour moi », a déclaré jeudi soir le chef de l’Etat, désemparé, dans une allocation inédite à la télévision publique. « Nous étions en train de résoudre les problèmes de notre pays. Je suis très déprimé », a t-il ajouté, prenant au dépourvu les commentateurs présents sur le plateau, plutôt habitués à traiter Dhlakama de « bandit ».

Depuis 1994 Afonso Dhlakama a été candidat à toutes les élections présidentielles, mais n’est jamais parvenu à s’imposer face au Frelimo (Front de libération du Mozambique). Il a toujours contesté le résultat des élections, systématiquement entaché de fraudes. En octobre 2015, après avoir survécu à deux attaques contre son convoi et alors qu’il menaçait de prendre le pouvoir dans le centre du pays, il a repris le maquis, qu’il n’a plus quitté depuis. Fin 2016, il avait annoncé une trêve militaire unilatérale, et négociait depuis sa base dans les montagnes du Gorongosa (centre), directement avec le président Filipe Nyusi.

Fils d’un chef traditionnel de l’ethnie Ndau au centre du Mozambique, Afonso Marceta Macacho Dhlakama est né un 1er janvier, en 1953. Il a servi un temps dans l’armée coloniale portugaise, avant de rejoindre les rangs du Frelimo, alors en guerre contre l’indépendance. Il rejoint la guérilla de la Renamo à sa formation, et en prend les rennes dès 1979, à seulement 26 ans d’âge. Un temps financée et entraînée par les régimes racistes de Rhodésie du Sud puis de l’apartheid en Afrique du Sud, la Renamo s’est faite connaître pour les atrocités commises lors de la guerre civile, qui, avec un million de morts et 4 millions de déplacés, reste l’un des conflits les plus sanglants d’Afrique.

Avec la chute du régime de l’apartheid et la fin de la guerre froide, Afonso Dhlakama signe les accords de paix en octobre 1992, à Rome, aux côtés du président Joaquim Chissano, après de longs mois de négociations. La Renamo qu’il dirigeait d’une main de fer depuis presque quarante ans, devient la première force politique d’opposition, et domine toujours la vie politique au Mozambique. Il demeure l’un des plus vieux chefs rebelles toujours en activité sur le continent africain.

Une nouvelle période d’incertitude s’ouvre pour les Mozambicains. Ils en ont certes l’habitude, sauf que cette fois-ci, ils devront faire sans une icône qui les a accompagnés depuis près de quarante ans.

D’après les détails fournis par le chef de l’Etat, Afonso Dhlakama, atteint de diabète, se trouvait dans un état de santé critique depuis plus d’une semaine. Selon les médias locaux, sa dépouille doit être transférée ce vendredi à Beira (centre), la deuxième ville du pays, où les cadres de la Renamo sont arrivés jeudi.

DUNAMIS ADJIGO

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