LE “MORINGA” UNE PLANTE AUX MULTIPLES VERTUS

Commercialiser sous plusieurs formes le «Moringa », c’est l’objectif que s’est fixé la start-up MoringaConnect. Longtemps utilisées comme plantes médicinales, les feuilles de Moringa sont désormais transformées en aliments et ses graines en produits de beauté.

Kwami Williams et Emily Cunningham, fondateurs de MoringaConnect

Aider les agriculteurs à gagner de l’argent à partir de la culture et de la transformation du moringa : c’est l’ambition de Kwami Williams, un jeune Ghanéen diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT). « Mes expériences de vie sont toutes liées à une passion : concevoir et développer des solutions entrepreneuriales qui répondent aux défis auxquels sont confrontés les pauvres et les marginalisés sur le continent africain », raconte le trentenaire, rentré au pays après dix ans aux Etats-Unis. Celui qui rêvait dans son enfance d’être ingénieur aérospatial, a décidé de quitter l’Amérique pour regagner son continent et son pays natal, le Ghana, pour concrétiser un autre rêve qui devient réalité. Tout cela pour créer MoringaConnect, la première entreprise africaine spécialisée dans la transformation, la valorisation et la diversification de ce petit arbre aux vertus thérapeutiques : le Moringa.
Il n’y a pas très longtemps encore, les populations rurales du Ghana utilisaient essentiellement les feuilles de Moringa comme plantes médicinales, en ignorant comment transformer cette plante pour en faire une source de revenus. De retour en 2012, Kwami Williams a rencontré les producteurs de Moringa à qui il a fait part de son projet. Ces derniers lui ont ainsi lancé le défi, lui et l’américaine Emily Cunningham, co-fondatrice de MoringaConnect, de les aider à gagner de l’argent à travers la transformation multiforme de cet arbre aux multiples vertus.

 

Ainsi, après avoir mené une étude minutieuse de la plante, les deux partenaires ont découvert que la plante recelait de nombreux nutriments et antioxydants propices à la bonne santé humaine. De même, les graines renferment une huile utilisée pour les applications cosmétiques anti-âge. A partir de ces résultats, Kwami Williams et Emily Cunningham ont décidé d’investir dans la construction d’unités de broyage et d’extraction. Les feuilles sont désormais transformées en aliments, sous la marque Minga Foods, et les graines en produits de beauté True Moringa.

Gamme de produits à base de Moringa, produits et transformés par MoringaConnect

« Rien ne se perd, tout se transforme » disait Antoine Lavoisier. Et avec cette plante, cette maxime y trouve tout son sens. Les déchets de la transformation servent d’engrais organiques pour les cultures, et la poudre des graines peut être utilisée comme purificateur d’eau. « Nous transformons le moringa, des racines aux feuilles, en plusieurs produits dérivés comme de l’huile cosmétique ou de la poudre alimentaire, en vue de générer des revenus pour les producteurs », explique Kwami Williams.
La start-up n’entend pas relever qu’un défi agricole. Dans MoringaConnect, il a bien évidemment Connect. De fait, Kwami Williams et Emily Cunningham ont œuvré pour organiser les agriculteurs en groupes, afin de les former, de renforcer leurs capacités et de mutualiser leurs approvisionnements en matières premières. En outre, les producteurs sont intégrés dans une base de données afin qu’ils bénéficient des fruits de leur travail de façon transparente.
« Il est très difficile d’interagir avec les petits agriculteurs si vous ne pouvez pas obtenir de bonnes données, explique Kwami Williams. Nous utilisons donc Google Drive pour construire une base de données complète d’informations sur les exploitations, les profils des producteurs, leur emplacement, etc. » Mieux : un système d’information par GPS leur permet de surveiller les exploitations à distance.

Un produit MoringaConnect, TrueMoringa

Enfin, les consommateurs sont eux aussi connectés. « Nous avons créé une boutique en ligne où les gens peuvent voir tous les types de produits que nous avons en fonction de leur position géographique, précise Kwami Williams. Notre plate-forme de e-commerce permet de connecter les petits agriculteurs aux consommateurs dans le monde. » Désormais, ces derniers peuvent connaître la provenance des produits qu’ils achètent et voir l’impact social que leur consommation a sur le quotidien des producteurs ghanéens.
Ce qui est plutôt encourageant dans un continent où ce genre d’activités peinent à prospérer.
Là encore, la start-up est confrontée aux multiples obstacles inhérents à la réalité africaine. Les financements et les infrastructures restent encore des points à améliorer. Toutefois, elle compte sur l’intervention de mécènes et notamment ceux des pouvoirs publics. Ces derniers gagneraient à investir dans cette entreprise qui ne fera qu’honorer davantage le Ghana et l’Afrique.
Néanmoins, les encouragements ne manquent pas. La « success story de MoringaConnect » dépasse aujourd’hui les frontières africaines, au point d’attirer l’attention d’importants médias anglophones et de permettre à Kwami Williams de bénéficier de plusieurs bourses et programmes réservés aux entrepreneurs innovants.

NegroNews

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