LE MEILLEUR ENSEIGNANT DU MONDE EST… KÉNYAN !

Un professeur de sciences, originaire d’une région rurale du Kenya, qui verse la majeure partie de son salaire pour aider les élèves les plus pauvres, a été couronné meilleur enseignant du monde et a reçu un prix d’un million de dollars, battant 10 000 nominations de 179 pays.

Le professeur « bon cœur »

Peter Tabichi, 36 ans, enseignant de mathématiques et de physique au collège de Keriko dans le village de Pwani, dans une partie reculée de la vallée du Rift au Kenya, a remporté le Prix mondial de l’enseignant de la Varkey Foundation 2019.

Tabichi, membre de l’ordre religieux franciscain, a reçu son prix lors d’une cérémonie à Dubaï organisée par l’acteur américain Hugh Jackman.

Le professeur donne 80% de ses revenus pour aider les élèves les plus démunis de cette école surpeuplée et mal équipée qui ne pourrait autrement pas se payer des uniformes et des livres.

Plus de 90% de ses élèves sont issus de familles pauvres et près du tiers sont orphelins ou ont un seul parent. La toxicomanie, l’abandon scolaire et les grossesses précoces, les jeunes mariages et les suicides sont courants dans cette région habituée à la sécheresse et la famine. Les élèves doivent parcourir 7 km sur des routes qui peuvent devenir impraticables pendant la saison des pluies pour se rendre à l’école.

Malgré un seul ordinateur, une mauvaise connexion Internet et un ratio d’un enseignant pour 58 élèves, Peter Tabichi a créé un « club de développement des talents » et élargi le club des sciences de l’école, aidant ainsi les élèves à concevoir des projets de recherche d’une telle qualité que beaucoup se qualifient désormais pour des compétitions nationales.

« Ce prix leur donne une chance »

Ses apprenants ont participé à des compétitions scientifiques internationales et ont remporté un prix de la Royal Society of Chemistry après avoir exploité la vie des plantes locales pour produire de l’électricité.

M. Tabichi et quatre collègues donnent également aux élèves en difficulté un enseignement particulier en mathématiques et en sciences, leur rendant visite à domicile et rencontrant leur famille pour identifier les défis auxquels ils font face.

Le nombre d’inscriptions à l’école a doublé, passant à 400 en trois ans, et les résultats des filles en particulier ont été renforcés.

En acceptant le prix, Tabichi a affirmé : « Je ne suis ici que pour ce que mes élèves ont accompli. Ce prix leur donne une chance. Cela dit au monde qu’ils peuvent tout faire ».

Le président kényan, Uhuru Kenyatta, a félicité le lauréat dans un message vidéo. « Peter, votre histoire est l’histoire de l’Afrique, un jeune continent regorgeant de talents », a-t-il dit.

Ce prix, qui en est à sa cinquième année, a été créé pour souligner le rôle vital que jouent les enseignants dans la société.

La vision de Peter Tabichi

Sunny Varkey, fondatrice de la Varkey Foundation, a déclaré qu’elle espérait que l’histoire de Peter Tabichi encouragerait les autres à faire carrière dans la profession et « braquerait les projecteurs sur le travail réellement stimulant que les enseignants accomplissent pour rendre l’avenir plus radieux qu’aujourd’hui ».

Un travail que l’enseignant kényan accomplit au quotidien. « Voir mes apprenants grandir en connaissances, compétences et confiance en soi est ma plus grande joie d’enseigner, a-t-il confié. Quand ils deviennent résilients, créatifs et productifs dans la société, je reçois beaucoup de satisfaction, car je suis leur plus grand facilitateur de destin et une clé qui leur permet d’exploiter leur potentiel de la manière la plus excitante ».

M. Tabichi a déclaré que les jeunes africains ne seraient plus freinés par de faibles attentes. « L’Afrique produira des scientifiques, des ingénieurs, des entrepreneurs dont les noms seront un jour célèbres dans le monde entier. Et les filles joueront un rôle important dans cette histoire », a-t-il déclaré.

« Je pense que la science et la technologie peuvent jouer un rôle de premier plan pour libérer le potentiel de l’Afrique. C’est le matin en Afrique. Les cieux sont clairs. C’est le temps de l’Afrique ».

L’année dernière, le prix a été attribué à Andria Zafirakou, professeure d’arts, enseignant dans le nord de Londres. Andrew Moffat, un directeur adjoint de Birmingham, qui a fait la une des journaux en raison d’une dispute avec les parents au sujet des leçons LGBT, figurait parmi les 10 meilleurs finalistes de cette année.

Stéphane BAI

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