Les Libériens sont en train de vivre les premiers résultats de l’élection présidentielle qui s’est tenue dans le calme, mardi 10 octobre, et qui doit désigner le successeur pour six ans d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d’Etat en Afrique et Prix Nobel de la paix 2011, et au pouvoir depuis 2005. Les premiers résultats du scrutin donnés par la Commission électorale nationale (NEC) tombent depuis le 11 octobre au soir.
Nombreux ont été les sites africaines d’information qui ont annoncé la victoire dès le premier tour de l’ancien footballeur Georges Opong Weah, à la présidentielle au Libéria. Seulement, à l’heure qu’il est, Georges Weah n’a pas encore été élu. La configuration politique au Libéria laisse penser que c’est loin d’être acquis pour l’ancienne star mondiale du football.
Les résultats partiels diffusés donnent Joseph Bokaï et Georges Weah en tête avec respectivement 38% et 35% des suffrages. Charles Brumskine, le candidat contestataire aurait recueilli moins de 10% des suffrages.
Cependant, Charles Brumskine, un des candidats, a déjà dénoncé des irrégularités pendant le scrutin et n’exclut pas de saisir la justice si la commission électorale ne prenait pas en compte ses dénonciations. « Le Liberty Party est profondément troublé par la découverte de nombreux incidents d’irrégularités et de fraude survenus lors des élections. Nous demandons à la commission électorale d’arrêter immédiatement de nouvelles annonces des résultats des élections. Si elle ne coopère pas avec notre demande, nous prendrons les mesures juridiques appropriées », a déclaré Benjamin Sanvee, un cadre du parti, dans un communiqué.
La mission des observateurs de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a quant à elle jugé l’élection crédible à ce stade.
Après avoir voté mardi soir, George Weah a promis en cas de victoire de commencer par « réconcilier les Libériens », avant de « former un gouvernement d’inclusion, auquel tous puissent participer ». « Je suis satisfait qu’autant de Libériens soient venus élire leur dirigeant », a déclaré de son côté M. Boakai, s’engageant à respecter le verdict des urnes.
Le scrutin présidentiel se déroule en deux tours, à moins qu’un candidat n’obtienne la majorité absolue dès le premier.
A Monrovia, George Weah, facilement élu en 2014 sénateur de la province où se trouve la capitale face à un fils de Mme Sirleaf, devrait remporter de nombreux suffrages. « Je pense qu’il apportera le développement », affirme Grace Dennis, une étudiante de 24 ans, déplorant que « les gens obtiennent des diplômes mais ne trouvent pas d’emploi ».
La présidente sortante, 78 ans, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats, a estimé que le Liberia était « prêt pour la transition ». Elle avait déjà appelé lundi les Libériens à mesurer « le chemin parcouru » depuis la guerre civile qui a fait quelque 250 000 morts entre 1989 et 2003.
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