Du continent africain, ils gardent la musique et la danse. Ils vivent dans des conditions précaires, très précaires et sont de basses castes. Le « pire », c’est qu’ils ignorent tous d’eux, de leurs histoires, mais disent pourtant venir « d’un grand village qui se nomme : Afrique ». De confession musulmane soufie , hindoue ou catholique, cette communauté parle des langues indiennes et s’habillent comme les Indiens. Vous l’avez sans nul doute deviné : on les appelle les « Sidi » ou encore les Africains d’Inde.
Dérivé du mot arabe, Sidi veut dire « maître« . Les sidi seraient partis de l’Afrique de l’Ouest par l’océan indien entre le VIIe avant J.C et XIIe siècle de notre ère. Partis volontairement comme mercenaires, tandis que d’autres ont dû partir par la contrainte s’exiler comme esclaves.
D’après l’historienne Shihan de Silva Jayasuriya « La migration des Africains en Inde est un vieux phénomène. Aussi, les termes pour les désigner ont varié dans le temps et l’espace ». Aujourd’hui dispersés dans des régions forestières reculées de l’ouest et du sud entre l’Inde et le Pakistan, ces Afro-Indiens seraient plus de 60.000.
Malgré l’amour qu’ils portent à leur terre d’accueil, cette diaspora africaine estime être marginalisée, laissée en rade et contraint à l’autarcie dans des villages en zone rurale. Des témoignages corroborent cette thèse : Mohan originaire du Karnataka (Etat du Sud de l’Inde), où vit la deuxième plus grosse communauté du pays « La plupart des gens de chez nous travaillent en tant qu’ouvriers agricoles ou migrent hors de la région pour des petits boulots. Les femmes travaillent comme domestiques pour des Indiens riches » explique-t-il. « Nous avons dû faire face à la discrimination quand nous étions enfants. C’est encore le cas aujourd’hui. Les gens continuent de nous insulter. Nos ancêtres ont vécu dans les forêts. Ils n’avaient accès ni à l’éducation ni au marché du travail. Leur survie dépendait majoritairement des produits forestiers. La vie était dure pour eux. Ils n’ont jamais eu l’habitude de se mélanger parce qu’ils avaient peur d’être réduits en esclavage », souligne Juje Jackie Harnodkar Siddi dans un documentaire produit par 101India.com sur le devenir de la communauté.
En quête perpétuelle de reconnaissance, les Sidi engagés mais désorganisés selon Mohan, continuent pourtant de se battre pour faire appliquer ces fameux quotas à l’emploi et dans l’éducation, réservés en Inde à certaines communautés défavorisées.
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