Les effets de la colonisation resteront à jamais ancrées dans la mémoire et dans la chair des africains. Non, par l’exploitation des biens et l’appauvrissement de nos États, non par le détournement de nos cultures au profit des leurs, mais à travers ces générations d’enfants métis issus de la colonisation. Arrachés à leurs mères africaines puis confiés à des familles d’accueil ou d’adoption en Belgique, où ils ont toujours été considérés comme des étrangers, perdant ainsi le contact avec leurs familles en Afrique. Ces enfants perturbaient l’ordre social établi, les blancs d’abord, les noirs à la botte. Le métis ? Quelle place occuperait-il ?
Congo, Rwanda, Burundi, à la fin des années 50, à l’époque coloniale, blanc et noirs vivaient séparément. Cela n’a pas empêché des hommes blancs à s’unir aux femmes noires, engendrant ainsi des enfants métis, dont nombreux n’ont pas été reconnus par leur père. Ils furent donc envoyés dans des institutions religieuses pour recevoir une éducation, notamment au pensionnat des Soeurs à Save au Rwanda.
Le 25 avril dernier, lors d’un colloque au Sénat, au cours duquel la question métisse a été abordée, l’évêque d’Anvers Johann Bonny s’est exprimé sur cette période particulièrement délicate. C’est donc au nom de l’Eglise catholique belge que ce dernier a présenté des excuses aux enfants métis issus de la colonisation pour la manière dont ils ont été traités par les ordres et les institutions catholiques. Un bon départ pour leurs descendants qui pourront enfin connaître leur histoire et peut être retrouver les leurs en Afrique.
En Belgique, l’association Métis appelle l’Etat belge à reconnaître les enlèvements forcés et la discrimination ciblée dont ont été victimes les enfants métis. Le colloque organisé au Sénat devait permettre de donner une caution scientifique à une résolution sur la question métisse, susceptible d’être déposée ultérieurement au Sénat et à la Chambre des représentants, rapporte rtbf.be.
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