LÉGALISATION DE LA CHASSE AUX ANIMAUX SAUVAGES AU BOTSWANA

La préservation de la faune exceptionnelle du Botswana, protégée depuis 2014, a permis le développement d’un tourisme de safari important. Mais Le Botswana a l’intention de légaliser la chasse aux animaux sauvages sur son territoire, qui abrite la plus grande population africaine d’éléphants. Une information confirmée, ce jeudi 21 février 2019. Cette annonce a suscité l’indignation des défenseurs d’animaux.

En 2012, une image du fils de Donald Trump, Donald Junior, tenant un couteau et une queue d’éléphant à côté d’une carcasse de buffle lors d’un voyage de chasse au Zimbabwe, avait provoqué une réprobation internationale. Une trentaine de pays africains ont appelé l’Union européenne (UE) à interdire le commerce de l’ivoire, au cours d’un sommet au Botswana consacré à la protection des éléphants et à la lutte contre leur braconnage. L’UE a depuis conseillé à ses pays membre de n’exporter que l’ivoire sculpté, plutôt que des défenses naturelles.

Le comité, dirigé par le ministre du développement rural, Frans van der Westhuizen a publié un rapport ce jeudi avec les recommandations suivantes : ‘’la levée de l’interdiction de la chasse et l’introduction de l’abattage régulier mais limité d’éléphants’’, explique-t-il. Toutefois le président Mokgweetsi Masisi a ajouté que ces propositions devront être négociées au sein du gouvernement avant d’être adoptées. Le débat sur la légalisation de la chasse avait été lancé en 2018 après le départ du président Ian Khama, défenseur passionné de la faune sauvage de son pays. En 2014, il avait interdit la chasse commerciale aux éléphants et à d’autres animaux menacés.

Le Botswana est un pays enclavé de l’Afrique australe. Le désert du Kalahari et le delta de l’Okavango recouvrent la majorité de son territoire, et offrent aux animaux une végétation luxuriante pendant les inondations saisonnières. L’immense réserve de chasse du Kalahari central, avec ses vallées fossiles asséchées et ses prairies vallonnées, abrite de nombreuses espèces comme des girafes, des guépards, des hyènes et des chiens sauvages. Les safaris sont une activité très pratiquée au Botswana et la légalisation de la chasse occasionnerait des dégâts importants.

Les défenseurs des animaux se sont immédiatement élevés contre cette mesure.  »Quel désastre ! » a estimé Dex Kotze, homme d’affaires très impliqué dans la défense de la cause animale. « Le Botswana compte 2 millions d’habitants et son économie dépend des diamants et du tourisme », a-t-il réagi à l’AFP. La légalisation de la chasse « pourrait faire des dégâts importants dans l’industrie touristique du Botswana. C’est fou », a-t-il poursuivi.

Coincé entre la Zambie et l’Afrique du Sud, le Botswana abrite la plus grande population africaine d’éléphants, évaluée à 135 000 animaux en 2015. La richesse de sa faune en a fait un sanctuaire très prisé des amateurs de safaris haut de gamme et l’un des moteurs du développement de son économie.

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