LE ROYAUME BAMBARA DE SEGOU

Le Royaume de Segou encore appelé Royaume Bamanan de Ségou a vu le jour au milieu du XVIIe siècle. Royaume animiste, il s’est structuré sur les bords du Niger, entre les noyaux des deux derniers empires déchus du Soudan. Les dynasties régnantes qui se succédèrent furent les Coulibaly et les Diarra. Les souverains les plus connus furent Biton Mamary Coulibaly et Monzon Diarra, qui porta le royaume de Ségou à son apogée. Sous ce dernier, le royaume s’étendait de Tombouctou à Kangaba, de Bendougou à Beledougou. L’économie reposait essentiellement sur l’agriculture, le commerce et la guerre (esclaves).

L’ascension de cette chefferie qui, progressivement s’érigea en Etat guerrier, a été rendue possible du fait d’un contexte général relativement favorable. En effet, dans le Soudan occidental, régnait une anarchie totale et donc une absence de véritable Etat fort.
C’est aux alentours de 1712 que Mamari Coulibaly, fils de chasseur, étant reconnu par ses pairs comme chef d’un « ton », s’empare de Ségou et prête serment d’allégeance à cette association, d’où son surnom de « Biton » Coulibaly (bi ton=« fils du ton » en peul). C’est à partir de ce moment que le royaume va asseoir son autorité. Biton Coulibaly dote son royaume d’une véritable structure militaire, intégrant les captifs de guerre et ceux dans l’incapacité de s’acquitter de leurs impôts dans les rangs de l’armée.

Biton Coulibaly mort en 1755, le royaume va connaitre une forte période d’instabilité entre tyrannie et imposition de la religion. Mais en 1766, Ngolo Diarra, ancien captif prend le pouvoir et remet sur pied l’autorité de l’Etat. Il meurt en 1790, lui succède alors son fils Monzon Diarra, celui là même qui va permettre au royaume d’atteindre son apogée. Monzon va permettre au royaume d’étendre sa superficie en envahissant le Royaume bambara du Kaarta et en conquérant notamment Tombouctou en 1800. Il s’éteint en 1808, son fils Da Diarra (1808-1827) le remplace et poursuit l’élargissement du royaume. Il résiste à l’Empire peul du Macina de Sékou Amadou qui a lancé une guerre sainte contre les animistes. Mais le fait est qu’après de Da Mozon, le royaume fut grandement fragilisé.

Le pouvoir central eut de plus en plus de mal à pouvoir imposer la discipline aux généraux. Certains tributaires tels que les Tuareg payaient irrégulièrement leurs redevances. Dans le Delta intérieur et la Zone lacustre, les Peul engagèrent la guerre sainte et menèrent des campagnes de harcèlement contre les Bamanan païens.

Le Royaume Bamanan cherchait toujours à reconquérir son autorité perdue, lorsqu’en 1861, un courant d’intégristes musulmans dirigé par El Hadj Omar occupa Ségou. La dynastie des Fama lutta en vain contre l’occupation toucouleur jusqu’en 1890, année de la pénétration des troupes coloniales françaises dans la  » Cité des Balanzan « .

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