LA JEUNESSE NOIRE EST MAGNIFIQUE

Chère jeunesse, tu es noire et tu es belle. Tu vis en Afrique, en Europe, en Amérique, en Océanie et peut-être même en Asie. Chère jeunesse, tu n’es pas que noire même si je m’adresse un peu plus à cette petite partie de toi. Tu es mille et un visages, mille et une préoccupations mais tu te rejoins sur ces mêmes sentiments que sont la colère, mais aussi l’insécurité quant à demain.

Les plus anciens parlent d’une impétuosité de la jeunesse, une fougue. C’est peut-être cela qui te caractérise, toi qui prends tout à cœur. En Afrique, tu manifestes de plus en plus pour tes droits. Qui sont-ils pour t’empêcher d’étudier dans de bonnes conditions en ne te versant pas tes bourses, pour t’imposer des restants de colonialisme avec leur afrikaans, en choisissant comment tu dois te coiffer ? Qui sont-ils pour violer tes droits de l’homme au nom d’une prétendu sécurité ? Pourquoi avoir peur d’ouvrir son cœur, de militer pour une cause ? Dans le monde entier, tu t’indignes du sort de tes frères, souvent à peine plus âgés que toi, à qui la police volent la vie. Terence Crutcher, outre-Atlantique, aurait pu être ton oncle, pourtant il vient de rejoindre le triste Panthéon de ceux tués par un groupe institutionnel censé nous protéger. Adama Traoré, de l’autre côté de l’Océan, connaît une fin similaire à Steve Biko.

Sans forcément t’engager dans une « grande cause », tu te bats chaque jour. Les remarques racistes à tour de bras, le racisme ordinaire, les petites vieilles qui serrent instinctivement leur sac dans le métro, les gens qui te sexualisent du fait de ta couleur, les clichés,… Tout cela, tu le démontes chaque jour. Pas besoin de grand mot ou grand geste, ton existence et ton insoumission milite pour toi. Pour certains, ta réussite est une insulte quand leurs beaux enfants blancs échouent. Pour d’autres qui te stigmatisent et te ghettoïsent, ton insoumission est une insulte à leur pays. La police t’accuse au faciès, ton crime ? Ta peau plus sombre que la leur, ton nom portant les consonances d’un pays que tu ne revoies que l’été si tu as la chance de le connaître. Tu sais que la vie ne sera pas facile en Occident, tu seras noir avant d’être compétent. Certains hommes se croient encore à l’ère de l’esclavage, tu n’es pourtant pas né pour ramasser leur merde. Ma chère jeunesse, pitié, ne tombe pas dans le cliché mais élève-toi. Devient un homme, devient une femme, qu’importe ton métier tant que tu t’accomplis et que tu leur jettes à la figure le fait que tu sois si belle et meilleure qu’ils ne le pensent tous.

Depuis petite, tu n’as que les grandes figures de nos pères et mères comme modèle. Pas de princesse Disney, pas de dessin animé, pas non plus beaucoup de poupées noires. Dans les années 2000, on t’a plus ou moins appris que tu te devais d’être une grande armoire à glace ou alors une femme sans forme et aux cheveux lisses. Ne parlons même pas du soucis qui pourrait se poser si tu étais LGBT. Mais avec l’avènement d’internet, tu redeviens toi-même. Tu portes le wax et le dashiki fièrement. Tu assumes tes cheveux naturels, taillés par ton barber favori, tes braids ainsi que tes onze mille possibilités de coiffures. Ta peau noire n’a plus à subir les méfaits du tchoko et autres bêtises qui t’aliènent. Aujourd’hui, même si dans certains pays tu ne peux pas t’assumer à cause de la censure juridique relative à ta sexualité, tu t’assumes. On te qualifie de « déviant », « d’oeuvre du démon » ou autres bêtises, mais tu es toi et tu aimes qui tu veux. La fougue de la jeunesse, c’est peut-être cela : l’audace et l’envie de liberté. Tu n’es plus descendant d’un peuple asservi, tu es descendant de grandes ethnies qui ont combattu, qui ont eu et ont toujours une culture magnifique.

Ma chère jeunesse, aujourd’hui, je t’invite à te lever, t’indigner toujours plus, mais aussi à t’aimer car tu es magnifique.

Marie A. pour NegroNews

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