[LA PAROLE EST À VOUS] FAUT IL VRAIMENT QUITTER LA CPI ?

Negronews vous propose l’analyse d’un jeune étudiant camerounais vivant en Belgique, concernant le retrait ou non des pays africains de la CPI. D’autant que le sujet fait débat actuellement un peu partout en Afrique, au niveau de la diaspora, et était le thème principal du dernier sommet de l’UA (Union Africaine) qui s’est déroulé à Addis Abeba en Ethiopie, il y’a plus ou moins deux semaines. C’est donc dans ce contexte que nous avons décidé partager avec vous son analyse, et solliciter votre avis sur la question.

Bonjour si je viens vous solliciter aujourd’hui pour cette question c’est parce que je juge qu’elle est determinante pour la suite, et fait débat partout

La réponse semble évidente pour certains, avec cette CPI où l’on ne retrouve que des anciens chefs d’états africains et quelques ressortissants de l’Europe de l’est, mais aucun occidentaux malgré les dégats de ceux-ci de part le monde, aucun Nord-américain(Bush pour l’Afganistan, l’Iraq…), aucun Ouest Européen( Cameron et Sarkozy pour la Libye), aucun israélien(pour la Palestine), etc… mais juste des africains qui pour la plupart ont osé dire « non »

Mais on sait aussi que dans cette CPI ne se retrouvent pas que des martyrs de l’Afrique, mais aussi des criminels de guerre africains avérés, et reconnus de tous, qui très souvent ont juste décidé de changer de camp et on les a jeté là bas, mais ils ont bel et bien ce passé là.. Charles Taylor par exemple enfermé là bas, a bel et bien participé à la guerre civile de Sierra Leone et n’a pas du tout les mains propres. Mais Aujourd’hui on a l’impression que certains des présidents africains qui crient plus que tout le monde au retrait des pays africains de la CPI, sont souvent ceux qui ont le plus quelque chose à se reprocher. Comme le président rwandais Paul Kagame et le président ougandais Musevini qui au dernier sommet de l’UA se presentaient quasiment comme les porte-paroles de ce retrait, alors que plus personne ne nie leur implication dans la guerre qui s’éternise à l’est de la RDC et qui aujourd’hui a déjà fait plus de 8 millions de morts.
C’est comme dans une salle de classe, le jour de l’examen, le professeur constate que certains élèves ont réussi à se procurer l’épreuve la veille.  Il pose donc la question : « On reporte l’examen ou pas ? »
Vous verrez que c’est surtout ceux qui n’ont pas étudiés qui vont militer plus que tout le monde pour que l’examen soit reporté, en mettant en avant l’argument comme quoi ce serait injuste de passer un examen dont certains ont déjà lu l’épreuve alors qu’en vrai ils veulent juste « sauver leurs fesses ».

Certains diront, « Oui on peut quitter et pour les vrais voyous africains, on crée une CPI africaine, CPA (Cour Pénale Africaine)
Mais concrètement qu’est ce que ça va changer ? à part que ceux qui se sentaient déjà impunis en Afrique se le sentiront encore plus, vu qu’il n’y aura plus d’instance internationale pour les juger mais juste une instance africaine. Et l’Union Africaine n’a ni les moyens financiers, ni l’organisation, ni l’unanimité, donc aucun moyen de pression véritable pour châtier qui que ce soi en Afrique. En plus dans une Afrique où à peine la moitié des dirigeants bénéficient d’un mandat légitime, on a plutôt envie de penser que plus il ‘y a le désordre au niveau des institutions juridiques internationales et nationales, plus ils se sentent rassurés.

La CPI est un organisme dont certains en font un instrument de l’impérialisme moderne, et d’autres utilisent ce prétexte pour justifier leur retrait, et se reposer ainsi tranquillement dans l’impunité.

C’est ça le tout le dilemme actuel :
– Accepter de rester dans des institutions qui aujourd’hui sont complètement corrompues et à la merci des puissants ?

– Ou quitter toutes ces institutions, et laisser s’installer un désordre  qui profitera aux vrais voyous dont la place est réellement derrière les barreaux ?

En d’autre terme, si la police est corrompue, faut’il vivre sans police ? et laisser les vrais bandits prospérer  se pavaner dans l’impunité totale ? ou continuer de faire confiance en cette police corrompue qui choisit qui elle emprisonne ?

* Soit on laisse la CPI juger les voyous africains , en acceptant de se faire déshonorer ainsi par l’occident dont on ne verra jamais un seul ancien président là bas. En tenant compte des dégâts collatéraux que ça entraîne (les 3/4 des présidents africains enfermés là bas seront des martyrs qui ont dit non! comme c’est le cas aujourd’hui),
c.a.d. Le professeur fait qu’à même passer l’examen même si certains élèves ont déjà eu l’épreuve,

* Soit on quitte tous la CPI mais en sachant qu’après ça en Afrique ça sera encore plus le « chacun pour soi », chacun pourra créer la guerre où il veut en Afrique,  massacrer son peuple comme il veut, attaquer son voisin comme il veut, sans en être inquiété parce qu’il n’y aura plus de CPI
c.a.d. Le professeur reporte l’examen et pénalise tout le monde surtout ceux qui avaient étudiés et étaient prêts à réussir l’examen.

 

Cette question est d’autant plus capitale aujourd’hui qu’il n’ y a pas que la CPI qui est concernée, l’ONU aussi est concernée par le même problème, la banque mondiale, le FMI, l’OMC, les prix Nobel, etc… toutes ces institutions sont entrain de perdre complètement leur crédibilité aux yeux du monde, accusées d’être partisanes, et trop occidentalisées, dans un monde où l’occident n’est même pas majoritaire mais prend toute la place, a le monopole de la parole, et les autres peuples ne se sentent pas assez représentés par ces institutions qui pourtant les concernent plus que d’autres, et aimeraient aussi avoir leur mot à dire et rééquilibrer la donne.

 

Et vous qu’en pensez vous ? Faut il vraiment quitter la CPI ?
Si non, pourquoi ? si oui, que proposez vous comme alternative ?

Chris sandjong  pour negronews

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