KWAME NKRUMAH ÉLIMINÉ PAR LA CIA

Kwame Nkrumah était un futuriste, un visionnaire né. Son plan consistait à faire du Ghana un carrefour industriel en Afrique. Il avait rêvé d’un continent africain uni et prospère et le récit qu’il donnait de l’Afrique était une préoccupation de politique étrangère pour les États-Unis d’Amérique.

Le succès de l’industrialisation ghanéenne aurait renforcé le fait que les pays africains n’auraient pas nécessairement besoin du diktat de l’homme blanc pour réussir.

Dans un mémorandum de l’assistant spécial par intérim du président Johnson pour les affaires de sécurité nationale, le coup d’état qui avait conduit à la chute de Nkrumah a été décrit comme une aubaine parce que « Nkrumah sapait nos intérêts plus que tout autre Africain noir. En réaction à ses tendances fortement procommunistes, le nouveau régime militaire est devenu pitoyablement pro-occidental » En d’autres termes, le régime militaire était l’ombre de l’Occident, un spectacle de marionnettes confondu avec la gouvernance.

Avant la déclassification des documents officiels par les États-Unis, un agent de C.I.A, John Stockwell, a révélé la manière dont les États-Unis avaient contribué à répandre le sentiment anti-Nkrumah provoquant ainsi le coup d’Etat. Il a dit: « Howard Bane, qui était le chef de l’antenne de la CIA à Accra, avait élaboré le renversement de Kwame Nkrumah. Howard Bane avait obtenu une double promotion avec en prime l’Intelligence Star (une récompense rare accordée par la CIA à ses agents pour « des actes volontaires de courage effectués dans des conditions périlleuses ou pour des actes remarquables ou pour des services distingués rendus dans des conditions de grave risque) pour le renversement de Kwame.

L’idéologie de Nkrumah était une menace pour la cause impérialiste et elle l’est encore 50 ans après. Dans les 10 ans qui suivaient l’indépendance du Ghana, 31 autres pays ont eu leur indépendance. Le Ghana était un pionnier en Afrique et réorganisait les relations entre l’Occident et l’Afrique. Après avoir évincé Nkrumah, les États-Unis ont commencé à contrôler les affaires à travers le FMI mettant un terme à la politique d’industrialisation de Nkrumah. Le régime qui a suivi était une marionnette américaine. Dans le mémorandum, Komer dit ce qui suit au président Johnson: «Je ne ferai pas de beaux cadeaux à ces régimes – en effet, leur donner un peu aiguisera leur appétit et nous permettra d’utiliser la perspective du plus comme moyen de pression».

Même de nos jours, les États-Unis poursuivent cette politique qui consiste à donner un peu et à gagner beaucoup. Les dirigeants africains prennent part à ce jeu dont le but est de défaire l’Afrique. Ils sabordent l’héritage de Nkrumah et de beaucoup d’autres qui ont été victimes des manigances impérialistes. La chute de Nkrumah a été élaborée un an avant par le directeur du renseignement central, l’ambassadeur des USA au Ghana, et le chef adjoint de la division africaine en mars 1965, comme le montre leur conversation dans le Mémorandum. L’Afrique doit savoir qu’il y a des complots ourdis et nourris en permanence contre le développement continental. Les Africains doivent rester solides et unis.

Lors d’une conférence à Casablanca en janvier 1961, Nkrumah lui-même avait appelé de ses vœux l’unité politique en Afrique si non « nous nous battrons les uns contre les autres, s’entrégorgerons par les guerres d’extermination sous la mesquine approbation des impérialistes et colonialistes qui tireront les ficelles dans le but d’accomplir leur mission diabolique en Afrique « .

Negronews

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