KENYA : UN PONT CHINOIS S’EFFONDRE

Voilà une affaire dont aurait pu se passer le pouvoir en place en pleine pré-campagne présidentielle, mais également l’entreprise mis en cause. Le scandale qui fait les choux gras des médias kényans est devenu une affaire nationale pour cause : ce pont construit par une entreprise chinoise qui s‘écroule, juste deux semaines après son inspection par le président Uhuru Kenyatta. Ce projet, qui aura nécessité près de 10 millions de dollars et était censé faire la fierté du chef de l‘État et du gouvernement kényan. Mais avant même son inauguration, le pont situé dans la province de Butalang’i, près de la frontière avec l’Ouganda, s’est écroulé le lundi 26 juin.

Pour l’heure, aucune indication sur les causes de cet accident. Mais le bilan est de 27 ouvriers blessés, arrêt immédiat des travaux et l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités. Si les responsabilités ne sont pas encore déterminées, certaines voix dans l’opinion kényane pensent en connaître les raisons. Elles évoquent notamment une accélération des travaux afin que Uhuru Kenyatta qui est en pré-campagne électorale pour la présidentielle du 8 août 2017 puisse en faire un argument de campagne.
Le président candidat à sa propre succession a, en effet, fait de la réalisation des infrastructures l’un des piliers de sa campagne. D’ailleurs, deux semaines avant ce fâcheux incident, le chef de l‘État était lui-même sur le chantier pour une inspection en vue d’une inauguration au mois de juillet.

Mais il va falloir attendre encore un bout de temps. Et dans l’opposition, on ne lésine pas sur ce nouveau scandale. Le principal rival de Kenyatta, Raila Odinga, qui a souvent critiqué le goût du parti Jubilé (au pouvoir) pour les mégas projets, s’est fondu d’une métaphore pour expliquer l’effondrement du pont. “C’est un bon signe sur la manière dont ils vont tomber. Lorsque le jour de la mort du singe approche, tous les arbres deviennent glissants”, a-t-il déclaré lors d’un rassemblement dans le comté de Siaya, en référence au parti au pouvoir.

Commentaires

commentaires

  • facebook Facebook
  • googleplus GooglePlus
  • twitter Twitter
  • linkedin Linkedin
  • linkedin Telegram
Précédent «
Suivant »