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ITALIE :DES AFRICAINS PRODUISENT ET VENDENT LEURS PROPRES YAHOURT ET LÉGUMES 

Après avoir été exploités et cela à plusieurs reprises dans des exploitations agricoles, des immigrés africains, résidant à Rome ont pris l’initiative de fabriquer leur propres produits et de les commercialiser. Afin de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles. Cette association aussi anodine qu’elle puisse paraître à la particularité de produire du yaourt et des légumes 100% bio et ils les font livrer un peu partout dans la ville, en vélo au plaisir d’une clientèle fidèle à leurs produits. 

Cette magnifique initiative se nomme « Barikamà » voulant dire en « Bambara » ( langue nationale du Mali), « Résilience ». Ce nom a été choisi pour faire valoir le statut de miraculé après avoir bravé bon nombre d’obstacles les plus scabreux les uns que les autres, qu’un immigré peut subir et qui n’ébranle guère sa quête de réussite. Avec un effectif de 8 personnes qui y travaillent d’arrache-pied,  actuellement, et qui sont originaires du Mali, du Sénégal, de Gambie, du Benin et de Guinée. 

L’idée est parti de Suleiman Diara, un malien de 32 ans, et très vite il met en oeuvre le projet. Pourtant lui même venu clandestinement en Italie par bateau en 2008. Entre parcours atypique et sombres tribulations,  il débutera dans une exploitation agricole à Rosarno (une commune italienne de la province de Reggio de Calabre dans la région Calabre en Italie). Là-bas il gagnait pas plus de 20 euros par jour pour 12 heures de rudes travaux. « On dormait dans des baraques faites de cartons et de bâches en plastique; on était comme des esclaves », déclare-t-il.

Et pour mettre en oeuvre le yaourt, il leur a fallu redoubler d’imagination afin de pouvoir confectionner ce délice laitier. 

« Nous avons commencé à préparer des yaourts car c’est facile à fabriquer. En Afrique, il suffit de laisser reposer le lait durant quelques heures pour qu’il caille et obtenir ainsi du yaourt. Cela dit, nous avons rapidement réalisé que c’était plus compliqué en Italie, notamment car il fait beaucoup moins chaud qu’en Afrique. Une dame nous a donc conseillé de rajouter un ferment lactique [une bactérie, NDLR] dans le lait, pour qu’il se transforme plus vite. Désormais, c’est comme cela qu’on fabrique nos yaourts » affirme-t-il. 

Grâce à un concours qui devait récompensé des jeunes entrepreneurs, ces jeunes prodiges ont pu obtenir 20000 euros en 2012. Cette somme permettra de faire démarrer les activités dans une ferme  la  » Casale di Martignano  » — située à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Rome. Le litre de yaourt coûte 6,60 euros et ils peuvent produire l’équivalent de 220 litres de yahourt par semaine. 

Quant aux légumes, c’est dans la même ferme qu’ils les récoltent et peuvent en commercialiser jusqu’à 200 kilos par semaine. 

Ce projet consiste non seulement à faire valoir le potentiel du génie africain mais aussi renvoyer une image positive des migrants. Les retombées de ce génie devraient profiter aussi au continent. C’est dans cette logique que s’oriente toute l’ambition de Suleiman Diara afin que son continent puisse aussi profiter des avantages qui en découlent « À court terme, nous aimerions continuer à développer nos activités, pour embaucher davantage de personnes. Mais à long terme, nous souhaiterions retourner en Afrique pour faire la même chose et créer des emplois là-bas, tout en expliquant aux gens que la vie n’est vraiment pas facile en Europe pour les Africains…»

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