ISRAËL ANNULE SON PLAN D’EXPULSION DES MIGRANTS

ISRAËL ANNULE SON PLAN D’EXPULSION DES MIGRANTS

Le gouvernement juif avait annoncé un plan aux termes duquel les migrants se voyaient proposer de partir d’Israël de leur propre chef avec une somme de 3.500 dollars (environ 2.800 euros), sous peine d’être arrêtés et détenus jusqu’à ce qu’il leur trouve une terre d’accueil ou qu’ils acceptent de quitter le pays. Faute de pays d’accueil, le gouvernement israélien a renoncé ce mardi 24 avril à son plan controversé d’expulsion de migrants africains.

Les expulsions visaient une partie des 42.000 migrants d’origine érythréenne et soudanaise vivant en Israël, à qui le statut de réfugiés était refusé. Ces migrants sont arrivés majoritairement après 2007, à partir du Sinaï égyptien où la frontière, à l’époque était poreuse avec l’Egypte, Ils se sont installés en nombre dans des quartiers pauvres de Tel-Aviv, la capitale économique du pays. Certains étaient retenus dans un centre de rétention à Holot puis transférés dans la prison de Saharonim au sud du pays d’où ils allaient être convoyés sur un pays d’accueil s’ils ne partaient pas de leur gré.

Le Rwanda et l’Ouganda avaient été cités comme probable pays d’accueil par le Premier ministre Benjamin Netanyahu mais les négociations n’ont jamais abouties. Quelques 200 migrants détenus parce qu’ils refusaient de partir d’Israël avaient été relâchés à la mi-avril à la suite d’un jugement de la Cour suprême. La plus haute instance judiciaire israélienne avait en effet ordonné leur libération en raison de l’incapacité du gouvernement à conclure un accord avec des pays tiers d’accueil.

La Cour suprême a été informée par les services du conseiller légal du gouvernement de l’abandon du plan après le refus de certains pays tiers, non précisés, d’accueillir ces migrants, a-t-on appris de source gouvernementale. Ce plan d’expulsion avait suscité de nombreuses critiques, notamment de la part du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), mais aussi de survivants de la Shoah et d’une partie de la société civile en Israël. Début avril, M. Netanyahu avait accepté de l’annuler, assurant qu’un accord avec le HCR allait permettre de transférer plus de 16.000 migrants vers « des pays développés comme le Canada, l’Allemagne ou l’Italie». En échange, l’Etat hébreu s’engageait à donner un titre de séjour à un nombre équivalent pouvant rester sur son territoire. Cette initiative avait également suscité des critiques, même au sein du propre camp de premier ministre qui, sous la pression, a annulé l’accord avec l’ONU.-.
Sur compte Twitter, M. Netanyahu a annoncé s’être mis d’accord avec le ministre de l’Intérieur Arié Dery pour : « s’organiser immédiatement en vue de rouvrir les centres de détention pour les infiltrés » et de mettre en place des « moyens supplémentaires pour trouver une solution à ce problème ».

Amnesty International s’est félicité mardi de l’abandon du plan, tout en exprimant son inquiétude. »Israël continue à procéder à des expulsions +volontaires+ alors qu’en réalité elles n’ont rien de volontaires (…) Israël continue à être dans l’obligation de ne pas transférer des personnes vers un pays où elles seraient confrontées à un risque sérieux de violation des droits de l’Homme », a affirmé l’ONG dans un communiqué.

Israël a admis tacitement ne pas pouvoir renvoyer dans leur pays ces milliers d’Erythréens et de Soudanais sans mettre leur vie en danger. Le régime érythréen a été accusé par l’ONU de crimes contre l’humanité « généralisés et systématique ».

DUNAMIS ADJIGO

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