FRANCE-ITALIE : L’ORIGINE DE LA GUERRE DES MOTS

Dans un immense mouvement de tenailles, qui a commencé vers 1830 et s’est terminé à la veille de la Première Guerre mondiale, la France a conquis, lentement mais sûrement, la plus grande partie de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Partant vers l’est de Dakar et vers le sud depuis l’Algérie, l’armée française a probablement volé 40% du continent.

Pourquoi l’Afrique cautionne-t-elle le vol et le pillage de ses ressources par la France? Pourquoi les dirigeants africains sont t’ils complices ? La France ne lâchera pas l’Afrique, c’est sa survie qui est en jeu. En apparence, la cause principale de la guerre des mots qui fait rage entre les dirigeants politiques français et italiens a pour origine la crise des migrants. Mais le problème est autrement plus profond.

L’Italie s’était laissé faire sur «son» propre terrain en 2011, lorsque Nicolas Sarkozy a conduit un coup d’Etat sanglant contre Mouammar Kadhafi dans le but évident d’accaparer des parts de marché dans ce vaste pays gazier peuplé d’à peine sept millions d’habitants. Le Premier ministre de l’époque, Silvio Berlusconi, s’était contenté de suivre les événements de loin sans réagir, au grand étonnement de nombreux Italiens qui constataient, incrédules, la perte de l’influence de leur pays dans leur ancienne colonie au profit de la France.

Des industriels italiens affirmaient, au moment où le régime de Mouammar Kadhafi était en train d’être renversé au profit de nouvelles forces inféodées à la France, à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, que la première victime de l’intervention armée dans ce pays était l’Italie dont quatre cents entreprises qui s’activaient en Libye, avaient tout perdu.

La crise entre la France et l’Italie a commencé lorsque les nouveaux dirigeants italiens ont pris le pouvoir et décidé de «reconquérir» leur territoire perdu. Rome avait commencé par court-circuiter les discussions conduites par Paris, en parrainant des négociations parallèles dans le but évident de saboter tous les efforts des Français qui devaient déboucher sur l’organisation d’élections à des dates fixées par l’Elysée et dont le résultat devait mettre Tripoli dans le giron de la France.

Aidés par l’establishment américain, lui aussi très remonté contre Emmanuel Macron, les Italiens ont alors pesé de tout leur poids pour exclure leurs supposés alliés au sein de l’Union européenne et de l’Otan du processus politique en cours en Libye, si bien que tout porte à croire que cette guerre froide entre les deux capitales occidentales se répercutera sur le terrain libyen où les affrontements entre les différents belligérants se feront de plus en plus sanglants. Autrement dit, pendant que Macron et Salvini se querellent pour le butin libyen, les Libyens s’entretuent pour les intérêts français et italiens.

Khoudia GAYE

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