FORUM ET CONTRE-FORUM À LIBREVILLE – LE NEW YORK FORUM AFRICA
Du 8 au 10 juin 2012 se tient à Libreville au Gabon, Le NewYorkForum Africa à l’initiative de l’homme d’affaire marocain Richard ATTIAS et co-organisé avec le gouvernement d’Ali Bongo. Selon les organisateurs de ce forum, il s’agit d’une rencontre des décideurs politiques et économiques au cours de laquelle le développement économique de l’Afrique sera au cœur des débats articulés autour de 5 thèmes identifiés par l’initiateur du forum lui-même, à savoir : Énergie, Numérique, Agriculture, Tourisme et les Diasporas.
Un contre-forum des indignés et du mouvement « ça suffit comme ça » a été organisé dès le premier jour du forum. Au cours de cette première journée, Mr. Marc ONA ESSANGUI, Prix 2009 du Goldman Environment et membre très actif de la société civile gabonaise a été arrêté par les forces de l’ordre ainsi qu’une quarantaine de personne qui portaient tous le tee-shirt du contre-forum. Selon une dépêche de l’AFP, tous manifestants ont été relâché au premier chef desquels, Mr Marc ONA, après plusieurs heures de détention et le forcing de Mr ONA pour la libération de tous les manifestants arrêtés (précision apportée par Mr Marc ONA sur Africa24 et non par la dépêche AFP).
Dans un communiqué fort intéressant de l’association Survie, qui soutient le contre-forum, on peut lire ceci : « …le « New York Forum Africa », qui rassemble « des décideurs économiques et politiques » pour « faire un zoom (…) sur les problématiques économiques du continent, mais aussi sur ses opportunités en matière d’investissement. Comme l’explique Richard Attias. A ce grand raout du communiquant et de la présidence gabonaise, interviendront la directrice du Fond Monétaire International, une poignée de présidents africains, des représentants des grandes entreprises françaises et même des médias publics français tels que France 24 et TV5 Monde. Seront notamment représentés : Orange, Total, le club des investisseurs français…L’ancienne présidente d’Areva, Mme Lauvergeon et un représentant de Total interviendront pour démontrer les bienfaits du nucléaire et du pétrole, ce qui ne manque pas de cynisme. Les zones d’exploitation d’uranium au Gabon à Mounana (fermé en 1999) sont largement contaminées et les anciens travailleurs atteints de maladies professionnelles ne sont toujours pas indemnisés. Cette opération s’inscrit-elle dans l’objectif de la réouverture des mines d’Areva au Gabon ? Par ailleurs, les revenus du pétrole bénéficient depuis des décennies au clan Bongo au pouvoir et aux intérêts de Total mais guère aux populations gabonaises et l’affaire des Biens Mal Acquis à l’encontre notamment de la famille Bongo est toujours en cours d’instruction en France…»
Voilà un communiqué qui ne manque pas de mettre en lumière le caractère mégalomane de ce genre d’évènements et le snobisme des personnalités africaines qui y participent. «C’est l’arbre qui cache la forêt » comme le dit si bien un proverbe africain.
En espérant que c’est bien la « politique de l’émergence » dont souhaitent les gabonais !
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