Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, toutes deux anglophones, la crise socio-politique a ses répercussions graves sur l’éducation. Les violences répétées ont en effet abouti à la fermeture de plusieurs établissements dans les provinces touchées depuis le début de l’année scolaire, il y a deux mois plutôt. D’après un rapport de l’Unicef, ce sont aujourd’hui, ce sont près de 850 000 enfants qui sont privés d’écoles dans cette partie du territoire camerounais.
Depuis trois ans, les populations des provinces anglophones sont terrifiées par les violences. Les parents refusent d’envoyer leurs enfants à l’école par mesure de sécurité. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, plus de 850 000 enfants sont déscolarisés et leur avenir est compromis. « Lorsque les enfants ne sont pas scolarisés, ils courent un plus grand risque d’être recrutés par des groupes armés. (…) Ils peuvent aussi être la cible d’autres formes d’exploitation et de maltraitance », explique Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef.
L’Unicef a donc mis en place « une routine d’apprentissage » pour que les plus jeunes ne perdent pas les notions acquises et continuent de travailler hors de l’école. Des cours sont dispensés dans des locaux gérés par la communauté et quand les élèves ne peuvent pas du tout se déplacer, des leçons interactives en anglais sont diffusées quotidiennement à la radio. Le programme a ensuite été développé et diffusé dès 2016 au Cameroun. « Nous explorons de nouvelles méthodes innovantes pour permettre aux enfants d’apprendre, mais cela ne suffit pas. L’éducation doit rester au-dessus de la politique », affirme Mme Fore.
Ce conflit dure qui dure depuis trois ans a débuté lorsque la minorité anglophone, qui représente 16% des Camerounais, protestait contre sa « marginalisation culturelle et politique ». Cette crise s’est transformée en un conflit ouvert entre groupes séparatistes et l’armée, qui a fait 3 000 morts et plus d’un demi-million de déplacés.
Prince Khalil
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