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E-commerce : Écrasée par Jumia, Afrimarket ferme ses portes

L’aventure n’aura duré que six ans pour Afrimarket, la start-up française spécialisée dans l’e-commerce en Afrique de l’Ouest. C’est suite à un audit qui a duré six mois que les investisseurs, qui envisageaient d’injecter 20 millions d’euros dans la plateforme, se sont retirés face à la puissance de Jumia. L’entreprise par le biais de ses fondateurs, Rania Belkahia et Jeremy Stoss, a donc demandé une mise en liquidation judiciaire auprès du tribunal de commerce de Paris.

Lâchée par ses investisseurs

Ayant une place de choix dans l’e-commerce en Afrique de l’Ouest, l’entreprise voulait booster sa croissance et tenir la route face à son rival qui n’est autre que Jumia. Ce dernier avait réussi à lever près de 200 millions de dollars en faisant son entrée au New York Stock Exchange en avril 2019.

« Dans le courant de l’année dernière, nous avons commencé à chercher des investisseurs pour un tour de table de 20 millions d’euros et nous entrés en discussion avec plusieurs fonds. Deux d’entre eux se sont positionnés dans la dernière ligne droite, mais nous ont lâché au milieu de l’été », explique Rania Belkahia qui confie également : « Nous avions tous conscience que ce marché de l’e-commerce en Afrique requiert beaucoup de capitaux et il en aurait fallu dix fois plus pour y arriver. Il nécessite des moyens colossaux pour l’évangéliser et le stimuler ».

Selon l’entrepreneure marocaine de 30 ans, ce retournement de situation est dû au constat fait après la période d’audit. Ce dernier faisait cas d’une trésorerie quasi-inexistante. C’est donc la raison pour laquelle les investisseurs ont fait volte-face. Après ce renoncement, toutes les solutions possibles ont été envisagées pour ne pas que Afrimarket coule, mais en vain, affirme Rania Belkahia.

La clé sous la porte

Une fin bien triste pour une plateforme prometteuse dont le développement depuis 2013 a nécessité 50 millions d’euros via des levées de fonds, son chiffre d’affaire et des concours bancaires. À partir de 2018 la société atteignait un chiffre d’affaire de 30 millions d’euros. C’est donc dans cette dynamique que ces fondateurs cherchaient à lever 20 millions d’euros supplémentaires pour renforcer sa croissance. Cependant au vu des réalités de l’entreprise, les potentiels investisseurs sont devenus un peu frileux en raison des marges faibles, des problèmes opérationnels qui peuvent faire perdre beaucoup d’argent.

En cessant ces activités, c’est à 500.000 clients que la start-up ferme ses portes, les redirigeant ainsi vers d’autres opérateurs en l’occurrence Jumia qui pour rappel est le leader en Afrique de l’Ouest. Ce sont aussi 250 personnes dont une trentaine résidant en France (siège de la société) qui se retrouvent sans emploi.

Pour ces français, la situation n’est pas aussi désastreuse puisque leur expérience dans l’e-commerce est recherchée. D’ailleurs certains ont déjà retrouvé un emploi chez d’autres opérateurs comme Amazon. Le PDG et la présidente d’Afrimarket ont affirmé vouloir les soutenir durant cette période de transition en particulier ceux présents sur le continent africain plus précisément en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Cameroun, au Mali et au Bénin.

Harris Djiro

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