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DES JEUNES CONGOLAIS CRÉENT UN « RESTAURANT MOBILE » À GOMA

Dans une région sensée faire la fierté de la R.D.C, cohabitent près de 80 % des Congolais âgés entre 15 et 35, au chômage, selon les estimations des spécialistes. Il s’agit de Goma (Nord-Kivu), ou des milliers de diplômés se retrouvent sans emploi après leurs études. D’après une estimation de la Banque mondiale, sur 9 000 étudiants sortant chaque année des universités congolaises, moins de 100 trouvent du travail. Ils vivent de la débrouille. Conséquence : certains jeunes diplômés rejoignent les mouvements rebelles qui pullulent à l’est du pays. Dans le lot, 3 jeunes congolais ont décidés de rompre à leur manière avec ce cercle vicieux, deux ans après la fin de leurs études. Ils ont lancé leur propre entreprise de restauration artisanale à domicile dans la région des Grands lacs. Depuis le succès est au rendez-vous.

L’initiative qui prône un mode de consommation local, rapide et plus sain, récolte peu de moyen certes mais beaucoup de succès auprès de la population de Goma. Franck Buloza qui en est l’auteur, se confie au micro de nos confrères de « France24 (Observateur) » : « Cette initiative, je l’ai baptisée « Manger équilibré ». Je l’ai lancée début 2016 avec deux amis, Crispin Bahati et Shadadi, parce que nous avions du mal à trouver un emploi. J’ai pourtant eu un master d’économie, mais j’ai passé deux ans à chercher un emploi dans la région, sans succès. Ça a été très dur. Ici en République démocratique du Congo, lorsque vous êtes diplômé, vous êtes censé ne plus rien demander à votre famille, et commencer votre vie d’adulte. (..)J’ai remarqué qu’à Goma, les personnes qui travaillaient n’aimaient pas attendre ou perdre du temps pour manger. J’ai alors décidé de proposer une offre de livraison de repas rapide et j’ai commencé à cuisiner des plats essentiellement de ma région, comme le sombé, fait à base de manioc et de cacahuètes, ou encore du foufou, une purée d’igname. En tout, nous avons neuf menus, qui coutent en moyenne 2 500 francs congolais (soit environ 2,50 euros) mais nous prenons parfois des commandes spéciales concernant des plats d’autres régions du Congo ou même du Rwanda. »

Bénéficiant de l’apport des réseaux sociaux tels que : Watsapp et Facebook pour les commandes, mais aussi des livreurs ambulants. Franck Buloza, dont la PME compte désormais une douzaine d’employés, souhaite grâce à des financements développer son entreprise à l’image de grands restaurants tels que : Mc Donalds, KFC et bien d’autres. « Aujourd’hui, ce projet qui a démarré avec trois personnes compte douze employés. Nous livrons entre 80 et 120 repas chaque jour. Mon inspiration sur la logistique vient de McDonalds, la façon dont ils arrivent à livrer chaque client efficacement. Mais en termes de qualité, je voulais livrer de la nourriture traditionnelle, avec de bons produits congolais, qui ne sont pas traités chimiquement. La seule chose qui vient de l’étranger, ce sont les assiettes et les casseroles. Ce projet a eu tellement de succès que j’ai aujourd’hui quatre concurrents à Goma. En ce qui me concerne, je ne suis pas encore 100 % indépendant, mais nous soufflons notre première bougie et l’entreprise fonctionne bien.

Nous avons cependant des besoins matériels : des motos pour les livraisons, des robots pour la cuisine, et surtout, quelqu’un qui pourrait nous donner des conseils, comme un incubateur, pour faire décoller ce projet. » Conclut Franck Buloza. À l’heure où les Startups africaines sont de plus en plus prisées par des investisseurs occidentaux, avec des records de levées de fonds. Notons par ailleurs que les trois premières économies d’Afrique (qui plus ai sont anglophones) en sont bénéficiaires et caracolent en tête d’affiche. Tandis que les pays francophones d’Afrique eux sont à la traine, du fait sans doute de la précarité qui sévit. Le projet de Franck Buloza, fort louable, mérite tout le soutien et l’appui nécessaire, car ce jeune africain exerce d’abord dans région ravagée par la famine et la guerre depuis plus d’une vingtaine d’années et dans un pays qui se veut êt (malgré l’immense richesse de son sous-sol) l’un des plus pauvres de la planète.

NegroNews

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