Il y a 25 ans, la fin de l’apartheid
En juin 1990, le président Frederik De Klerk a annoncé les premières mesures en vue d’abolir la législation ségrégationniste, nouvelle étape vers la fin de plus de 300 ans de servitude pour la majorité noire du pays.
C’est au dernier président blanc de l’Afrique du Sud, Frederik Willem De Klerk, que l’on doit l’abolition d’un des piliers du régime de l’apartheid : les lois raciales en vigueur dans le pays depuis 1948. Le 19 juin 1990, le parlement abroge une des principales lois ségrégationnistes: la loi sur les commodités, qui interdisait par exemple aux noirs de fréquenter les mêmes restaurants, librairies ou bus que les blancs. Devant les députés, Frederik De Klerk explique sa démarche :
« Ces décisions du cabinet reflètent notre intention de normaliser le processus politique en Afrique du Sud en vue d’une nouvelle constitution démocratique, l’égalité devant une justice indépendante, une économie basée sur l’entreprenariat privé, des programmes dynamiques en vue d’améliorer l’éducation, les services de santé, le logement et les conditions sociales pour tous. »
Un système de domination raciale
Avec ces réformes, Frederik De Klerk essuie des critiques acerbes de la part des défenseurs de la ségrégation raciale, qui craignent de voir leurs privilèges disparaître en fumée. Jusque-là en effet, tous les domaines de la vie publique étaient régis au profit de la minorité blanche qui avait un accès privilégié à l’éducation, aux soins de santé et à tous les autres services. Mais le courage du président est salué par les leaders de la majorité noire – y compris Desmond Tutu, porte-drapeaux de la lutte anti-apartheid, ici lors d’un rassemblement à Cape Town en juin 1990 :
« Quand on entend des gens comme M. De Klerk dire que la domination blanche doit cesser, c’est la reconnaissance qu’ils ont perpétré un système de domination raciale. »
25 ans plus tard, l’apartheid n’est plus en vigueur, mais peu de choses ont changé en Afrique du Sud. La minorité blanche a conservé ses privilèges. L’ancien activiste politique Yunus Carrim, devenu ministre puis aujourd’hui député, reconnaît que malgré l’abolition des lois raciales, les inégalités sont croissantes dans son pays :
« Le gouvernement en a conscience. Dans la seconde phase de notre transition, nous nous concentrons davantage sur le changement économique et nous voulons assurer une meilleure répartition des richesses et combler le fossé qui se creuse au sein de la population. »
Même si la majorité noire a désormais le pouvoir politique, l’accès à une vie meilleure reste encore un rêve lointain pour une grande partie de la population.
Source : http://www.dw.de/il-y-a-25-ans-la-fin-de-lapartheid/a-18523920
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