Cette carte de l’ALKEBU-LAN (le plus ancien et le seul terme d’origine indigène pour désigner l’Afrique, qui était utilisé par les Maures, les Nubiens, les Numides, les Carthaginois, et les Éthiopiens) n’est pas l’œuvre d’un historien confirmé (même si plus de six mois lui ont été nécessaires pour ses recherches) mais d’un artiste “révolutionnaire et rêveur” (comme il se définit lui-même). Ce projet est néanmoins intéressant à plus d’un titre et nous donne à réfléchir sur les aspects complexes des civilisations, de l’impérialisme et du racisme.
Cette représentation à pour but de nous faire méditer sur les conséquences de l’histoire et ses implications sur notre perception actuelle du monde. C’est dans cet esprit que le sud du continent est placé en haut de la carte, pour casser notre vision traditionnelle de la cartographie européenne. La projection azimutale équivalente de Lambert est également utilisée à la place de la projection de Mercator standard pour respecter les proportions réelles et le rapport de taille entre l’Afrique et l’Europe.
Les frontières que l’on connaît sont donc remplacées par celles des royaumes africains historiques, limites naturelles et linguistiques. Les noms des pays et villes sont les appellations indigènes, ou, le cas échéant leur retranscription en Swahili, qui a été la langue dominante en Afrique australe.
L’artiste situe cette carte dans un univers alternatif, en 1844 AD (1260 dans le calendrier islamique). Le point de divergence est la peste noire du 14ème siècle qui aurait tué les quatre cinquièmes de la population de l’Europe au lieu des 1/3 estimés dans notre réalité. La population de l’Europe serait alors anéantie, et le monde dominé par la Chine et les musulmans. Les Arabes auraient conquis le Mexique, ce qui leur a fourni de l’or et les méthodes de culture du maïs alors que la production de tissu de raphia dans l’Empire du Congo aurait explosé et conduit à l’industrialisation de cette région. Les bateaux à vapeur auraient également accru le commerce sur le fleuve Niger et enrichi le Bénin, le Dahomey, etc. Ce présent alternatif était une réalité possible si l’histoire avaient été quelque peu différente.
Les crimes du colonialisme et les horreurs de l’esclavage sont assez bien connus, mais cette carte nous aide à prendre conscience de ce qui existait avant: les grandes civilisations africaines quelques peu oubliées par l’enseignement actuel.
Source : http://www.pacha-cartographie.com/afrique-sans-colonisation/
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