Décidément le racisme dans les stades est monnaie courante en Italie. Même les juniors ne sont pas épargnés. En réponse à une insulte raciste que la mère d’un joueur de l’équipe adverse de Sovicese a proféré à l’encontre de leur coéquipier, les joueurs du club de foot junior d’Aurora Desio prévoyaient de porter des blackface lors de leur prochain match.
Ce geste était également pensé en solidarité avec Mario Balotelli, l’attaquant de Brescia qui a été accueilli par des cris de singe lors d’un match à Vérone, ainsi qu’en soutien à Kalidou Koulibali, victime de chants racistes qui ont d’ailleurs causé la suspension temporaire du match Naples-Rome. Deux événements arrivés le même weekend.
Le club d’Aurora Desio a donc publié la déclaration suivante sur Facebook : « Comme geste symbolique de condamnation totale du racisme et en soutien à toutes les victimes de racisme, certaines de nos équipes joueront avec leurs visages peints en noir.»
Très vite, des associations et des personnes noires ont expliqué au directeur du club que malgré ses bonnes intentions, le blackface était une tradition raciste lié à l’esclavage aux États-Unis et qu’il était donc malvenu de s’en servir en guise de lutte…contre le racisme. Le club a abandonné son projet. Il s’est également engagé à organiser des ateliers avec d’autres équipes sur les méfaits du racisme. Les équipes de jeunes d’Aurora portent déjà les mots «Squadra Anti Bulli» ou «Équipe de lutte contre l’intimidation», sur le devant de leur uniforme.
En Italie, les cris de singe visant des joueurs noirs sont monnaie courante. En septembre, le joueur de l’Inter Milan Romelu Lukaku en était victime. Après qu’il se soit plaint de ces attaques racistes, des supporters de son propre club l’ont critiqué dans une lettre ouverte, l’accusant de ne « juste pas comprendre la culture du foot italien.»
Annabella Kemayou
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