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[CINÉMA] « GRIGRIS », SEUL FILM AFRICAIN EN COMPÉTITION À CANNES

Seul cinéaste africain en compétition au 66ème Festival International Du Film De Cannes 2013, le Tchadien Mahamat-saleh Haroun dresse dans Grigris le portrait de la jeunesse marginale de son pays, à travers l’histoire d’un handicapé de 25 ans qui se rêve danseur.

Entre polar et drame social, le film, présenté mercredi en compétition, raconte l’histoire de Grigris, personnage au surnom porte-bonheur, qui danse le soir dans les bars et les boîtes de nuit malgré sa patte folle.

Interprété par le danseur Souleymane Démé, également handicapé dans la vie, à la présence forte à l’écran mais dont c’est le premier rôle au cinéma, Grigris rencontre une prostituée métisse, Mimi (Anaïs Monory), dont il tombe amoureux.
Mais pour payer des soins pour son beau-père gravement malade, Grigris va être forcé de travailler pour des trafiquants d’essence, et se retrouve entraîné dans un engrenage dramatique.

« Au départ j’avais un scénario avec des tendances un peu film noir, polar. Mais je ne voulais pas faire un film de genre », a expliqué à l’AFP le réalisateur, qui avait obtenu le prix du Jury à Cannes en 2010 avec son précédent film Un Homme Qui Crie.
« Quand j’ai vu Souleymane Démé en 2011 au Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, ndlr) dans un spectacle de danse, je me suis dit : ‘voilà le personnage qui pourrait peut-être me sauver' », ajoute-t-il. « J’ai pu retravailler mon scénario pour arriver à ce drame social, avec des petits bouts qui font penser à des films noirs ».

« Le cinéma a besoin d’Afrique »

Travaillant le contraste entre le monde de la nuit et celui de la journée, le film s’intéresse à une certaine jeunesse de déclassés et marginaux, qui vivent essentiellement une fois la nuit tombée.

« Je connais cette jeunesse-là pour la fréquenter souvent. Et je voulais parler de ces jeunes un peu laissés de côté, qui n’ont pas forcément d’avenir et qui essaient de survivre dans la débrouille », explique Mahamat-saleh Haroun.

« En Afrique, beaucoup de traditions voudraient que tout le monde soit dans la norme », poursuit-il. « Grigris essaie de rentrer toujours dans un monde normal, mais en fait, on le ramène toujours à cette jambe ».

Dans ce sixième long-métrage, Mahamat-saleh Haroun filme au plus près les corps, et notamment celui déformé de Grigris.
« Un personnage, c’est aussi un corps et surtout un danseur, c’est quand même un corps », explique le réalisateur.

Il montre aussi ses mouvements, tantôt rapides dans les scènes de danse et plus lents à d’autres moments, à l’image du rythme du film, alternant scènes d’action et moments plus contemplatifs ou intimistes.

« Tout film, pour moi, est tout simplement l’émanation du rythme interne du personnage », estime le réalisateur, qui souhaitait revisiter le genre du polar « en faisant une sorte de chorégraphie à travers ce personnage de danseur, en évitant aussi la tragédie ».

« Quand on regarde l’histoire, au début on se dit qu’il va vers sa propre mort. Mais l’amour le sauve, et une communauté d’amour le sauve. C’est aussi ça déjouer les codes du polar », poursuit-il.

Pour le réalisateur, rare représentant du cinéma africain à Cannes, « le cinéma a besoin d’Afrique, et l’Afrique a besoin de ces rendez-vous importants comme Cannes. Il faut que notre présence soit vraiment banalisée », a-t-il assuré.

Source : commeaucinema.com

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