CHRISTIANE TAUBIRA RÉPOND AUX PROPOS DE CHRISTINE ANGOT

Christiane Taubira était ce week-end en Guyane pour une commémoration sur l’abolition de l’esclavage le 10 juin 1848. Une cérémonie où l’ancienne ministre de la Justice a pu s’exprimer sur le récent dérapage de Christine Angot à propos des traites négrières.
Comme à son habitude, la native de Cayenne n’a pas pu peser ses mots, et a exprimé toute sa colère face cet acte qu’elle juge intolérable. « Je sais que vous avez été nombreux à être émus par des propos inqualifiables, qui ont été tenus récemment, sur une télévision publique […] Moi je dis que nous avons là une circonstance intéressante, pour tester notre placidité, notre impavidité, notre aptitude à faire front, notre capacité à résister à ces inepties blessantes et injurieuses. Parce qu’il faut quand même un esprit sacrément tordu pour vouloir comparer les tragédies humaines entre elles »
« Il faut être particulièrement inculte pour penser que l’esclavage a pu être cela à n’importe quelle période, et en particulier en cette longue période spécifique où l’esclavage a été organiquement lié à la traite. C’est-à-dire en clair au commerce d’êtres humains, à la vente et à l’achat de femmes, d’hommes, d’enfants, au point qu’il leur a fallu inventer des théories raciales, racialistes et racistes, pour justifier leur commerce. Et montrer de la désinvolture, face à une réalité humaine aussi massive et aussi douloureuse, est une marque d’immaturité et l’attitude est obscène »
« Il faut une dose extraordinaire d’imbécilité pour s’habiller, sortir de chez soi, passer au maquillage, entrer sur le plateau d’une télévision publique et déblatérer en proférant des énormités archaïques et odieuses, autant qu’elles sont invraisemblables. Vous voyez que nous n’avons pas à nous en faire, il y a des gens à qui nous n’avons rien à dire, parce qu’il n’y pas entre nous le minimum essentiel : la conviction de l’unité de l’espèce humaine, la certitude que dénier sa dignité à une seule personne au monde met en péril l’espèce toute entière. Nous n’avons rien à dire à des personnes qui ne savent pas qui nous sommes : survivants obstinés, résilients magnifiques, voilà ce que nous sommes. »
Des morts forts qui ne resteront pas inaperçus du côté des télévisions françaises, voire même du gouvernement.

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