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CAMEROUN: VIVE TENSION ENTRE CHINOIS ET CAMEROUNAIS DANS LES MINES D’OR

Au Cameroun l’industrie aurifère est délibérément laissé dans l’informel.
L’exploitation industrielle de l’or dans l’est du pays provoque de fortes tensions entre populations locales et exploitants chinois, accusés d’assassinat, d’accaparement des terres et de corruption dans un pays où l’industrie aurifère n’est pas encadrée légalement.

Selon l’ONG Forêts développement rural (Foder), quatre entreprises minières ont été interdites d’exploitation dans l’est du Cameroun, début avril. La société chinoise Lu et Lang, bien implantée dans la région en fait parti.

En effet, en novembre 2017, un employé de cette entreprise avait abattu un Camerounais qui cherchait de l’or sur la parcelle dont la société revendique la propriété. La réaction du village ne s’est pas fait attendre : »Les villageois se sont révoltés et ont tué à leur tour le Chinois » à coup de cailloux, explique Narma Ndoyama, agriculteur à Longa Mali, petit village de cette région aurifère du Cameroun où est implantée l’entreprise.

La compagnie minière a repris ses activités sur le site de Longa Mali après un bref arrêt. Mais la tension est loin d’être retombée dans la zone. Les Chinois « ont tué mon fils, mais ils n’ont rien fait (pour moi). Ils travaillent et personne ne les inquiète », fulmine Philippe Balla, père de la victime.

« Il y a des conflits en permanence entre Camerounais et Chinois » autour de l’exploitation de l’or dans l’est du Cameroun, affirme encore M. Ndoyama.

Les habitants pestent contre le rachat « pour des miettes » de nombreuses terres autrefois agricoles, selon Michel Pilo, chef du village de Mali, qui englobe Longa Mali : »Ils dévastent nos champs », accuse-t-il, affirmant qu’une parcelle qui vaudrait 500.000 francs CFA (750 euros) est rachetée à 80.000 francs (120 euros).
Et « vous ne pouvez pas vous y opposer car si vous le faites, votre parcelle est arrachée sans dédommagement », renchérit sous anonymat un conseiller municipal.

Dans ce village enclavé, M. Ndoyama est l’un des rares paysans à disposer encore d’espace cultivable. Lui voit l' »avancée des Chinois » comme un risque de « perdre » sa plantation de tubercules de manioc.
« Ils sont déjà à côté de mon champ où, ils creusent la terre pour chercher de l’or. Ils n’ont pas encore piétiné mon espace, mais je crains qu’ils n’y arrivent », affirme-t-il.
« J’attends qu’il y ait une délimitation afin d’engager une procédure pour sauvegarder ma plantation » a t il poursuivie.

Les populations locales sont laissées pour compte.
A maintes reprises, elles ont demandé que les autorités règlent les litiges fonciers en délimitant les zones appartenant à tout un chacun. Hélas sans réponse.

Contactés par l’AFP, plusieurs exploitants chinois de la région n’ont pas souhaité réagir.

Aucune autorisation officielle n’a jamais été attribuée pour une exploitation industrielle de l’or, toute la production restant artisanale. Il n’y a pas de transparence sur les procédures d’acquisition des titres miniers
L’armée protège les Chinois

Aucune donnée officielle n’est disponible sur les superficies concédées pour l’exploitation aurifère.

Au Cameroun, la législation stipule que 25% de la production d’or doit être remise au gouvernement. En 2017, le Capam a déclaré avoir rétrocédé 255 kg d’or pour l’ensemble du pays.

Une si grande richesse laissée dans les mains des étrangers ! À quand le réel développement de l’Afrique ?

DUNAMIS ADJIGO

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