Le gouvernement ivoirien, comme nous le disions tantôt vient d’annoncer l’instauration d’une taxe au profit de l’Union Africaine, dite « Taxe à l’importation de l’UA ». Le taux de la « Taxe à l’importation de l’UA » est fixé à 0,2% de la valeur CAF (coût, Assurance et Fret) des marchandises importées des États non membres de l’Union Africaine et destinées à la consommation.
« Cette taxe a pour objectif, notamment, de fournir à l’UA des ressources stables, suffisantes et prévisibles pour la mise en œuvre de ses programmes de développement et d’intégration ainsi que pour le financement de ses opérations de maintien de la paix et de la sécurité » indique le gouvernement dans son communiqué.
Dans la pratique, le taux de la taxe à l’importation de l’UA est fixé à 0,2% de la valeur Coût, assurance et fret (CAF) des marchandises importées des pays non membres de l’institution panafricaine et destinées à la consommation. Cette décision qui consiste pour la Côte d’Ivoire à transposer, dans son système juridique, les orientations autour de la taxe à l’importation de l’UA, montre sa volonté d’honorer ses engagements vis-à-vis de l’institution.
À en croire le porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Nabagné Koné, la Côte d’Ivoire comme les autres pays, s’était engagée à promouvoir les instruments et mécanismes en faveur de l’intégration africaine.
L’adoption de la Côte d’Ivoire de cette taxe est un geste symbolique, surtout que les pays africains ont fait de l’autofinancement pour leur structure continentale une urgence.
Rassemblés autour du président guinéen Alpha Condé, les chefs d’État veulent rompre d’avec la dépendance financière vis-à-vis des bailleurs européens et chinois. Le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dussey en parle comme d’une «honte» continentale :
«Le problème actuel, c’est que nous avions un financement qui, si vous me le permettez, fait honte à nous qui sommes Africains. Plus de 50% de nos financements viennent des bailleurs de fonds non-africains. Ce n’est pas normal quand on veut prendre en main son propre destin, de se faire financer par les autres…».
Pour rappel, c’est le 17 juillet 2016, à Kigali, au Rwanda, que l’Union africaine avaient pris la « décision historique » d’adopter le principe de cette taxe afin d’assurer l’autonomie de financement de l’institution. Jusque-là, l’UA était financée à plus de 70% par des donateurs tels les Etats-Unis, l’Union européenne, la Chine ou encore la Banque mondiale.
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