BERNARD LAMA PARLE DES TENSIONS EN GUYANE

« La situation est très tendue depuis des années. Ces derniers temps, nous connaissons une montée de l’insécurité. En Guyane, on peut se faire attaquer dans la rue pour une chaîne en or. (…) nos hôpitaux sont surendettés et d’une qualité médiocre. Au fur et à mesure, ils sont devenus des mouroirs. On manque de soins mais aussi d’écoles. (…) Certaines zones du pays sont à peine desservies par des routes et encore moins par des réseaux de téléphonie. Avec l’agence spatiale à Kourou on envoie des satellites dans l’espace. Mais nous sommes les derniers à avoir accès à internet ! (…) Le chômage, de bas salaires et un coût de la vie nettement plus élevé qu’en métropole. En temps normal, les Guyanais sont pacifistes et recherchent toujours le consensus, ils ne s’opposent pas. Mais la colère qui s’exprime ces derniers jours est le fruit de dizaines d’années de frustrations » a expliqué Bernard Lama, l’ancien gardien de but de l’équipe de France.

Le gardien de but retraité devenu entrepreneur explique que sentiment générale est que « la République ignore la Guyane ». Tellement que le territoire pourtant riche d’or, du pétrole, du boxite, du phosphore et de sa biodiversité, est encore à la traîne du développement.

L’ancien footballeur, rentré en Guyane depuis le début des années 2000, est désormais entrepreneur dans son pays natal. Il évoque donc avec légitimité la difficulté à gérer une entreprise en Guyane, notamment d’un point de vue administratif. « À Londres, il vous faut une journée top chrono pour monter une entreprise. En Guyane, il faut de l’argent et du temps (…) Avec de bas salaires et de hauts prix, le marché guyanais n’est pas florissant et la concurrence y est rude. De grands groupes trustent les places et proposent des produits importés. Ils ne paient pas les mêmes taxes que les petites entreprises et peuvent donc faire baisser leur prix là où c’est impossible pour les producteurs locaux. »

Ce délaissement des populations d’outre-mer dure depuis toujours. Il serait temps que la France prenne ses responsabilités soit en considérant ces territoires comme des régions à part entière du pays et ainsi mettre tout en œuvre pour offrir aux populations des conditions de vie décentes. Soit en entamant un processus de décolonisation définitif qui permettrait à ces territoires de se prendre en charge de façon indépendante

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