ANGLETERRE : LE BREXIT VA-T-IL AFFECTER LES AFRICAINS ?
Après le scandale Windrush, ces enfants d’immigrés de longue date qu’on a menacé d’expulser, il parait trivial de se demander ce que le Brexit (British Exit), la sortie de la Grande-Bretagne de l’union européenne, réserve aux expatriés immigrants et réfugiés au Royaume-Uni.
Depuis la mi-avril, lorsque le scandale Windrush a éclaté, les discussions sur l’immigration en Grande-Bretagne se sont intensifiées avec une pression de plus en plus forte sur le gouvernement. Le débat a suscité de nombreuses questions sur la forme que prendra la politique britannique en matière d’immigration et d’asile après son départ de l’Union européenne. La Première ministre britannique, Theresa May, fait face à des pressions croissantes en matière d’immigration. Beaucoup de personnes, à l’instar du directeur du groupe de réfugiés « Migrant Voice », Nazek Ramadan, critiquent, dans le scandale Windrush, l’environnement dit « hostile » créé par le gouvernement. Selon les propres termes de Theresa May – » un environnement vraiment hostile pour les migrants illégaux » dans tous les départements du gouvernement, une politique mise en place en 2013.
Une politique migratoire claire et la manière dont elle changera après Brexit s’impose. Le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union Européenne le 29 mars 2019 puis les deux années qui vont suivre seront une période de transition afin que le départ des Britanniques se fasse le plus en douceur possible. On ne sait pas encore clairement à quoi ressemblera cette période de transition. Les ministres britanniques ont récemment déclaré qu’une politique d’immigration post-Brexit serait dévoilée à l’automne. La ministre de l’Immigration, Caroline Nokes, a déclaré à la BBC qu’elle était déterminée à élaborer une » politique fondée sur des preuves » et que le gouvernement attendait les recommandations du Comité consultatif sur les migrations, un organisme public indépendant qui conseille le gouvernement sur les questions de migration.
Les migrants les plus touchés par le Brexit seront les Européens notamment ceux qui vivent au Royaume-Uni ou qui veulent y travailler. Les personnes qui ont résidé en Grande-Bretagne sont susceptibles d’être autorisées à rester, mais les migrants peu qualifiés qui espèrent s’installer au Royaume-Uni peuvent s’attendre à ce qu’il soit plus difficile d’y entrer. Les entreprises s’inquiètent parce qu’après le Brexit, elles ne pourront plus trouver les travailleurs dont elles ont besoin en cas de réduction de la migration.
Pour les migrants non-européens, le Brexit aura peu d’implications directes, selon le professeur Alexander Betts, spécialiste de la migration forcée et des affaires internationales à l’Université d’Oxford. Le Royaume-Uni disposait déjà d’une plus grande flexibilité que les autres membres de l’UE, ce qui lui permettait de participer ou non aux politiques de l’UE concernant les migrants et les réfugiés. Par exemple, le Royaume-Uni ne fait pas partie de l’espace Schengen sans contrôle aux frontières, ce qui a maintenu le nombre de demandeurs d’asile arrivant en Grande-Bretagne à un niveau relativement bas. Et cela ne changera pas.
Le Royaume-Uni reste un Etat membre de la Convention des Nations Unies sur les réfugiés. Les obligations du Royaume-Uni à l’égard des demandeurs d’asile et des réfugiés. La Convention énonce des droits tels que le droit de ne pas être renvoyé dans des pays où l’on risque d’être persécuté et le droit d’accéder au marché du travail, à l’éducation et aux soins de santé. Le Royaume-Uni doit également respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit international des droits de l’homme, notamment la protection contre la torture et les traitements cruels et inhumains. Indépendamment de l’UE, le Royaume-Uni s’est engagé à réinstaller des personnes venant de l’extérieur de l’UE dans le cadre du programme de réinstallation du HCR. Cela inclut 20 000 réfugiés syriens d’ici 2020. En 2016, le pays s’est également engagé à réinstaller d’autres personnes à risque, en particulier les enfants. Ces engagements ne seront pas affectés par le Brexit. Le Royaume-Uni devra aussi respecter les obligations qui lui incombent en vertu du protocole des Nations unies sur le trafic d’êtres humains afin de lutter contre ce phénomène. Il continuera à participer aux opérations de recherche et de sauvetage en mer. Seulement, le Royaume-Uni ne participera plus aux opérations de lutte contre le trafic en Méditerranée, qui sont coordonnées par Frontex. La Grande-Bretagne restera Etat partie à la Convention du Conseil de l’Europe sur la traite des êtres humains, et au Protocole des Nations Unies sur la traite des êtres humains. Elle devra aussi continuer à respecter la Convention européenne des droits de l’homme.
DUNAMIS ADJIGO
Commentaires
commentaires