Alors que le continent discrimine encore les femmes, qui sont généralement reléguées aux rôles de mère et d’épouse, ces dernières ne cessent de prouver qu’elles sont leur place dans le tissu économique de l’Afrique. Femmes d’affaires, candidates aux présidentielles, présidentes de partis ou encore d’institutions africaines, les femmes africaines assument désormais leurs ambitions et se donnent les moyens d’y arriver. Elle n’hésite plus à envahir des espaces généralement masculins et s’y faire une place.
C’est cela que prouve encore Irène Koki Mutungi, qui est devenue la première femme du continent à prendre les commandes d’un Boeing 787, comme rapporte le quotidien Le Monde, à bord de la compagnie Kenya Airways, pourtant en grande difficulté. La kényane de 42 ans ne laisse personne indifférent. Après près de 21 ans passés aux manettes des avions de la compagnie nationales, elle avoue être encore satisfaite de la tête des passagers à l’atterrissage « quand je leur dis au revoir, et qu’ils se rendent compte que le pilote de l’avion était une femme, alors ils ont tous des expressions incroyables ! Certains sont surpris, d’autres paniqués ou enthousiastes » se ravit-elle.
Irène Mutungi, accumule des titres de gloire, car bien qu’étant la première Africaine aux commandes d’un Boeing, elle est également depuis le milieu des années 1990, la première Africaine promue capitaine de vols commerciaux. La femme, qui prend à cœur ses responsabilités, confie les défis auxquels elle a dû faire face pour atteindre cet objectif « j’étais la seule femme de l’école. Chaque jour, il fallait que je prouve que j’étais à la hauteur, que je pouvais faire aussi bien que les hommes. Tous les regards étaient sur moi ». Celle qui rêvait d’être pilote et capitaine comme son père, confie ses peurs au journal « J’ai terriblement le vertige. Si vous me mettez en haut d’un gratte-ciel, je vais être tétanisée » s’amuse Irène qui vole pourtant bien plus haut que les gratte-ciel.
La compagnie Kényane, n’a plus de longs jours devant elle. Le personnel qui est à 97 % composé d’hommes, quittent progressivement le navire. De nombreux appareils ont été vendus. Le président lui-même a annoncé sa démission prochaine. Irène, elle estime que ces difficultés sont surmontables et compare « Air France aussi a de gros problèmes », ce n’est pas pour autant que la compagnie a déposé le bilan. Mais jeune, dynamique et passionnée, la capitaine pense déjà à un autre projet : ouvrir sa propre compagnie aérienne. « J’ai déjà un nom en tête » sourit-elle. « Lady Bird, la femme oiseau », où la moitié des pilotes seraient des femmes, qui n’auraient aucun complexe à prendre leur envol au milieu des hommes.
NegroNews
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