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AFFAIRE THÉO : UN POLICIER BALANCE SES COLLÈGUES D’AULNAY-SOUS-BOIS

«J’ai vu et entendu des officiers de police judiciaire passer leur temps à leur dire d’y aller moins fort. C’étaient vraiment des habitués, déclare-t-il. Dès qu’ils sortaient du commissariat et qu’il n’y avait plus d’autorité derrière eux, ils s’imaginaient être les maîtres dans la rue. Ils faisaient ce qu’ils voulaient, quoi ! Le plus vieux, il n’avait que sept ans de police. On les a un peu lâchés dans la nature…» confie une policier d’Aulnay à Médiapart, au sujet des policiers interpellés dans l’affaire Théo.

Le collègue des quatre policiers, qui souhaite rester dans l’anonymat, contredit totalement la description que Me Gabet faisait du gardien de la paix de 27 ans, le présumé violeur à la matraque, lorsqu’il évoquait «un garçon paisible, calme, qui n’a jamais eu affaire à la justice», «totalement dépassé par ce qui lui arrive». Alors qu’une enquête sur le fonctionnement des brigade est ouverte, le policier anonyme, interrogé lance un appel à témoin aux victimes des violences policières, « Il faut leur dire : peut-être que la première fois, cela n’aboutira pas, ni même la seconde. N’empêche que les signalements figureront dans les dossiers des collègues. Cela finira par alerter la hiérarchie. Des enquêtes seront menées. Les jeunes doivent nous aider à faire le ménage ! », dira-t-il complètement impuissant face à cette situation qui semble se perpétuer à Aulnay.

Le 14 février dernier, Mohamed, avait déjà témoigné des violences qu’il avait subi de la part de l’un des policiers mis en examen dans l’affaire Théo. «Ils m’ont de nouveau frappé, traité de «sale noir» jusqu’à ce que je finisse au sol», révélait-il. Théo quant à lui a donné sa version vendredi dernier, devant le juge d’instruction chargé de l’enquête. Quant aux quatre policiers interpellés, des révélations faites sur leur façon de travailler ne les aideront pas à s’en tirer comme d’autres avant eux. « Ils aiment se battre, casser des gens. C’étaient toujours les premiers à se ruer dans les cellules lorsqu’un gardé à vue pétait un plomb ou se rebellait. L’un d’eux, un brigadier, était particulièrement violent. Je l’ai vu avoir des gestes déplacés au poste, menacer des hommes menottés au banc : ‘‘Toi, on va t’éclater !” Et, à chaque fois que des jeunes se plaignaient, c’était cette équipe-là. ».

Si le policier anonyme a « honte de travailler à Aulnay », et estime «(ses) collègues avaient le droit d’interpeller Théo, ils avaient un motif légitime. Mais pas le reste… », tous les leurs collègues du commissariats d’Aulnay sont eux «écœurés, dégoûtés par ce qui s’est passé».

NegroNews

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