L‘ONU a indiqué ce mardi 17 mai avoir recensé depuis le début de l’année 44 accusations d’abus sexuels qui auraient été commis par ses Casques bleus, même si les faits remontent souvent aux années précédentes. Sur les 44 cas, 29 concernent la Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique. Ce décompte n’inclut pas les accusations révélées début avril et mettant en cause la force française Sangaris en Centrafrique (RCA) ainsi que les contingents burundais et gabonais de la Minusca.
Sept cas ont aussi été recensés en République démocratique du Congo (RD Congo), deux en Haïti et d’autres en Côte d’Ivoire, Soudan du Sud ou Mali. Les soldats ou policiers soupçonnés viennent pour la plupart de la République démocratique du Congo et du Congo-Brazzaville, ainsi que du Niger, du Maroc et d’Afrique du Sud.
« Il y a eu une grave défaillance de la chaîne de commandement au sein des unités impliquées de la Minusca. Il faut créer un environnement où de tels agissements ne seront pas tolérés. Nous nous attendons à découvrir davantage de cas encore. Mais ces nouveaux cas attireront immédiatement l’attention au plus haut niveau des Nations unies. La priorité numéro un est de sensibiliser tous les échelons du système. L’un des défis onusiens est de pousser les pays fournisseurs à mener rapidement des enquêtes et à prendre des sanctions contre leurs hommes », a déclaré l’Américaine Jane Holl Lute, chargée par l’institution de coordonner la lutte contre les abus sexuels commis par des Casques bleus.
Les Nations unies envisagent de relever les empreintes génétiques des Casques bleus avant déploiement afin de pouvoir mener des tests ADN le cas échéant, ainsi que de cesser de payer leurs soldes quand ils font l’objet d’accusations crédibles de viol ou d’exploitation sexuelle. Pour les faits recueillis en 2016, trois enquêtes ont pour l’instant abouti et deux militaires ont été punis de peines de prison.
NegroNews
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