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[ACTUALITÉ] NIGERIA : LE CHEF DE BOKO HARAM ASSURE ÊTRE EN VIE DANS UNE VIDÉO

Quelques jours après des rumeurs sur sa mort, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau est apparu dans une vidéo diffusée aujourd’hui. Il affirme qu’il a mis en place un califat islamique là ou son groupe est implanté dans le nord du Nigeria.

C’est une vidéo dont ce serait bien passée l’armée nigériane qui s’est de nouveau décrédibilisée en annonçant la mort de Abubakar Shekau la chef de Boko Haram la semaine dernière. Ce dernier est apparu bel et bien vivant réfutant les rumeurs et annonçant par la même occasion qu’un califat islamique avait été mis en place partout où le groupe terroriste est implanté. Pour le moment et selon diverses sources il semblerait qu’au moins 80 villes et villages soient sous domination de Boko Haram, tous dans le nord du Nigeria. « Me voilà, en vie. Je ne mourrai que le jour où Allah m’ôtera le souffle », a déclaré le chef du groupe islamiste dans la vidéo de plus d’une demie heure avant de faire le descriptif de la loi qu’il entendait faire régner sur les territoires conquis.

Pour le moment personne n’a réagi au sein de l’armée nigériane mais cette énième fausse annonce de la mort de Abubakar Shekau risque de ne pas arranger l’image des militaires déjà durement écornée ces derniers mois. Il y a quelques jours l’armée nigériane avait annoncé dans un communiqué officiel de son porte-parole Timothy Antigha que plus d’une centaine de combattants djihadistes avaient été tués et plusieurs autres blessés à quelques dizaines de kilomètres de la capitale de l’Etat de Borno, Maiduguri. Mais si l’armée s’est empressée de communiquer sur le sujet, il semble que, selon les témoins et les habitants présents sur place, la situation soit très éloignée de ce qui a été présenté aux médias. Les nigérians de la région ont notamment dénoncé le fait que selon eux l’armée aurait abandonné un certain nombre de localités assiégées par Boko Haram laissant les habitants seuls face aux assaillants mais également au manque de nourriture et d’eau. Même son de cloche du côté de Maiduguri. Il y a quelques semaines l’armée avait annoncé que la ville n’était pas assiégée et qu’aucune offensive de Boko haram n’était prévue mais les habitants des environs n’ont cessé de répéter le contraire.

Les mensonges et la violence de l’armée nigériane

Ce n’est pas la première fois que l’armée est accusée de mentir et d’enjoliver la situation. A plusieurs reprise les officiels se sont illustrés par des déclaration tonitruantes parlant de victoire ou d’actes de libération sans pour autant que sur le terrain les faits soient confirmés. Après l’enlèvement des centaines de lycéennes en avril dernier par le groupe terroriste, un des porte-parole de l’armée avait affirmé que ces dernières avaient été localisées et qu’une offensive allait être mise en place. Mais plusieurs mois après, aucunes preuves ne sont venues étayer ses propos. Face à l’avancée de Boko Haram et la multiplication des actes terroristes, l’armée semble depuis le départ impuissante. Outre cette incapacité à venir à bout du groupe djihadiste, qui a visiblement décidé de prendre modèle sur l’Etat islamique en Irak, en imposant un Califat, l’armée fait également face à une défiance de plus importante de la part de la population qu’elle est censée défendre.

Amnesty international a fait état il y a quelques semaines, de « violations massives des droits de l’Homme » de la part des militaires et des milices dites civiles dans la région nord du pays. C’est principalement durant les combats et les luttes contre les terroristes que ces exactions auraient lieu. D’après Amnesty international, les preuves attestant de la véracité des faits sont évidentes et des enregistrements vidéo mais également des témoignages crédibles viennent renforcer les soupçons qui existaient déjà. On peut notamment voir sur des images tournées dans l’Etat de Borno, des hommes de l’armée nigériane procéder à des exécutions sommaires. Certaines scènes sont particulièrement choquantes puisqu’on y voit des détenus égorgés et jetés à même les fosses communes.

L’attitude de l’armée face aux terroristes est également pointée du doigt. A plusieurs reprises, la population avait prévenu les militaires de l’imminence des attaques et lancé des appels lorsque Boko Haram menaçait un village ou une ville. Mais face a la pression des terroristes et plutôt que de les affronter, l’armée serait partie se cacher en brousse. Des accusations d’une extrême gravité étant données les conséquences que les attaques ont eu sur les zones concernées. Ce n’est pas la première fois que les militaires sont accusés de ne pas aller au combat et de laisser Boko Haram perpétrer des massacres.

Face aux accusations qui se multiplient et à la déroute des ses militaires face à Boko Haram, le chef de l’Etat ne s’est pour le moment pas exprimé. Reste à savoir si il restera silencieux ou si il décidera d’élever la voix. La deuxième option s’avère pour la plupart des observateurs, la moins plausible.

Image d’illustration : Image tirée d’une vidéo obtenue par l’AFP le 2 octobre 2014 et diffusée par Boko Haram montrant le chef du groupe extrémiste islamique, Abubakar Shekau, lisant une déclaration (Photo -. AFP

Source:

http://afriqueinside.com/societe/nigeria-le-chef-de-boko-haram-reapparait-et-ridiculise-larmee02102014/

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