Au Nigeria, lors de la libération récente par l’armée nigériane de 275 femmes et enfants des griffes de Boko Haram, on a cru un moment qu’il s’agissait des plus de 200 jeunes filles de Chibok kidnappées dans leur école par la secte islamiste, il y a un peu plus d’un an. Après vérification, aucune n’en fait partie, mais ces anciens captifs ont tous été emmenés à Yola, dans l’extrême est du pays. Or, c’est dans cette ville qu’est installée l’université américaine du Nigeria, où 21 filles de Chibok qui s’étaient échappées la nuit de leur capture étudient aujourd’hui.
Elles s’appellent Debra, Mary et Blessing. On ne donnera pas plus de détails : leur identité est jalousement protégée par la présidente de l’université américaine qui est allée les chercher pour les inscrire dans son institution l’été dernier. Déçues qu’aucune de leurs amies ne fasse partie des rescapées arrivées à Yola début mai, elles tiennent malgré tout à se rendre utiles en allant à leur rencontre.
« Ca va être dur et effrayant parce qu’elles ont traversé des épreuves beaucoup plus dures que nous, mais on doit avoir du courage, explique Débra. On peut aussi les aider, parce qu’on sait, on comprend ce qu’elles ont vécu, donc même si elles ont subi pire que nous, nos mots pourront les apaiser. Et il ne faut pas oublier que plusieurs d’entre nous sont encore là bas, on ne sait pas comment les retrouver, donc elles doivent savoir qu’elles sont chanceuses d’avoir été libérées ».
Elles ont 18 et 19 ans et suivent des cours intensifs depuis août dernier pour intégrer un cursus universitaire : Blessing et Mary veulent être médecins, et Debra souhaite étudier la salubrité environnementale. Les portes du monde entier leur sont ouvertes, mais elles refusent de s’éloigner de Chibok, malgré le traumatisme : « Oublier n’est pas le problème, on veut y retourner et développer la ville, la rendre meilleure ».
Six nouvelles jeunes filles de Chibok qui s’étaient échappées le même soir vont bientôt arriver à l’université : leurs frais de scolarité seront, là encore, pris en charge par un généreux donateur américain.
Source : http://www.rfi.fr/…/20150511-reportage-nigeria-boko-haram-…/
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