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[ACTUALITÉ] MORT DE ZYED ET BOUNA : « NOUS VOULONS LA VÉRITÉ CAR NOUS AVONS BEAUCOUP TROP ATTENDU »

«Face à un sentiment de colère, j’attends ce procès pour enfin savoir et comprendre», lâche Siyakha Traoré, tête baissée. Réunies lors d’une conférence de presse, ce mardi dans le cabinet de leurs avocats parisiens Me Jean-Pierre Mignard et Me Emmanuel Tordjman, les familles de Zyed Benna et Bouna Traoré espèrent que la lumière sera bientôt faite sur la mort de leurs enfants, alors âgés de 17 et 15 ans.

C’était le 27 octobre 2005. Les deux adolescents avaient alors été électrocutés dans un transformateur électrique EDF à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à la suite d’une course-poursuite de 50 minutes avec des policiers. Dix ans plus tard et après de multiples rebondissements judiciaires, le procès des deux fonctionnaires de police poursuivis pour «non-assistance à personne en danger», se tient du 16 au 20 mars devant le tribunal correctionnel de Rennes où il a été dépaysé.

«A l’évidence certains n’ont jamais voulu que cette affaire soit jugée»
«Nous revoilà dix ans après au tribunal, car à l’évidence certains n’ont jamais voulu que cette affaire soit jugée […] Il y a eu la volonté d’exténuer la procédure et de faire jouer la lassitude», assène Me Mignard. En l’occurrence, un non-lieu a été prononcé en faveur des policiers par la cour d’appel de Paris en avril 2011, puis annulé par la Cour de cassation, qui a transmis le dossier à la cour d’appel de Rennes, qui décide finalement en septembre 2013, de renvoyer en correctionnelle les deux policiers impliqués.

Et cette fois, les familles veulent enfin avoir le fin mot de cette histoire, qui avait déclenché trois semaines d’embrasement et de révoltes sociales dans les banlieues françaises. «Nous ne les avons jamais entendus, jamais vus [les policiers]. Mais même si c’est difficile nous voulons la vérité car nous avons beaucoup attendu», lance, la mâchoire serrée, le frère de Zyed.

«S’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau»

Au moment des faits, l’un des policiers était à la poursuite des adolescents, l’autre au standard du commissariat de Livry-Gargan. Les deux – toujours en poste – s’exprimeront donc pour la première fois publiquement sur ce moment, en présence de nombreux journalistes, associations et de Muhittin Altun, seul rescapé du drame.

«Il faut que justice soit rendue», notamment vis-à-vis d’une phrase, affirme le frère de Zyed. La phrase clef de cette affaire: «S’ils entrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau», prononcée par un des policiers. Ces mots, ont été «un choc», ajoute-t-il. Les fonctionnaires de police savaient-ils qu’ils étaient en danger de mort en rentrant dans la centrale? Ce sera toute la question du procès.

«Nous avons besoin d’une police utile et efficace»
«Nous ne portons pas plainte contre la police, mais deux policiers. S’ils ont le droit à la loi, les enfants des banlieues ont aussi le droit d’être défendus contre tous les excès du pouvoir», argumente Me Mignard qui a également tenu à préciser que les familles n’avaient reçu «aucun soutien, ni dédommagement». L’espoir, comme seule accroche.

«Ce qui nous fait tenir, c’est de se dire qu’ils ne sont pas morts pour rien», avance Siyakha Traoré, qui veut à l’image des avocats, rappeler qu’il n’est pas contre la police. Mais «nous avons besoin d’une police utile et efficace», dit-il. Selon eux, les dix années qui se sont écoulées ne semblent toutefois pas avoir fait évoluer grand-chose dans les banlieues. «J’espère que le rapport entre les jeunes et la police changera». Avec le procès en ligne de mire, le frère de Zyed veut y croire.

Source :

http://www.20minutes.fr/paris/1559407-20150310-mort-zyed-bouna-voulons-verite-car-beaucoup-attendu

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