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[ACTUALITÉ] MALI : SANOGO, LE CHEF DES EX-PUTCHISTES EN PRISON

L‘officier qui a dirigé une junte durant quelques mois en 2012 est soupçonné d’être impliqué dans des assassinats de militaires.

L’ex-capitaine Amadou Haya Sanogo a chuté. L’officier, ancien chef des putschistes qui ont renversé le président Amadou Toumani Touré, dit ATT, en mars 2012, a été arrêté mercredi à Bamako. Il est emprisonné désormais dans le camp principal de la gendarmerie, dans le sud de la capitale malienne. «Il a été mis en examen pour “enlèvements et séquestrations” et placé sous mandat de dépôt», a simplement annoncé Daniel Tossogué, le procureur général de la République. La justice malienne lui reproche son implication dans de nombreuses affaires de meurtre et de disparition qui ont émaillé son règne à Kati, un camp militaire situé sur les hauteurs de Bamako et dont la junte avait fait son QG.
Exécutions sommaires

L’épilogue a surpris, tant Sanogo, bombardé général d’armée en août dernier, faisant de lui le plus haut gradé du pays, semblait intouchable. «C’est une excellente nouvelle, le premier signe que l’impunité n’existe plus au Mali», souligne un diplomate. Adama Dramé, un journaliste qui a longuement enquêté sur «le capitaine», se félicitait, lui aussi: «C’est enfin un aboutissement normal. C’est très bien pour tout le monde, y compris pour le président Ibrahim Boubacar Keïta.» Dans l’entourage d’IBK, on assurait seulement «ne pas commenter une décision de jus­tice» tout en reconnaissant que cette arrestation donnera un peu d’air au pouvoir au moment où il «traverse une période difficile». La presse émettait des critiques de plus en plus acerbes sur la tranquillité dont bénéficiait le général, sur ses refus de répondre aux convocations des magistrats, ressuscitant les rumeurs, toujours niées, de collusion entre l’ex-junte et le président Keïta.

Mercredi matin, l’ex-putschiste, qui a perdu son influence dans l’armée, a été interpellé de force chez lui par des gendarmes, appuyés par les forces spéciales maliennes. Le juge Yaya Karembé, qui l’a interrogé pendant six heures, enquête sur deux dossiers. Le premier concerne la tentative ratée de contre-putsch conduite le 30 avril 2012 par les parachutistes qui formaient la garde rapprochée d’ATT. Une vingtaine d’entre eux avaient été arrêtés. Quatorze devaient disparaître à jamais. Des témoins font état de tortures et d’exécutions sommaires. Dans une vidéo circulant à Bamako, on voit sept de ces disparus, l’air las, aux côtés de plusieurs sous-officiers considérés comme proches de Sanogo. Le juge entend aussi demander des comptes sur la mort étrange de soldats aux lendemains de la mutinerie qui a secoué le camp de Kati, le 30 septembre dernier. Sept militaires, réputés faire partie du premier cercle du général, manquent depuis à l’appel.

«Le 4 octobre, mon père a reçu un coup de téléphone du bras droit de Sanogo lui disant de venir chez le général. Il est parti en moto et on ne l’a plus revu. On s’est inquiété. On l’a cherché partout mais sans le trouver», raconte Ousman, le fils de l’adjudant Dramane Sissoko. Le corps du sous-officier a finalement été retrouvé quatre jours plus tard à la morgue, la nuque brisée. «Il avait été déposé sous un faux nom par des militaires», affirme Ousman.

Source : lefigaro.fr
http://www.lefigaro.fr/international/2013/11/28/01003-20131128ARTFIG00048-mali-sanogo-le-chef-des-ex-putschistes-en-prison.php

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