[ACTUALITÉ] LE MALI SE « PRÉPARE À LA GUERRE »

Le Mali « se prépare » à la guerre, qu’elle soit imminente ou lointaine, pour libérer le Nord occupé par les islamistes armés : c’est le message que faisait passer Bamako jeudi, au lendemain d’une réunion de l’ONU laissant paraître des réticences à lancer une intervention internationale.

Au palais présidentiel de Koulouba, une source proche du président Dioncounda Traoré a affirmé : « On a senti un engagement de la communauté internationale à notre côté, une solidarité avec le Mali », mercredi, à New York, lors d’une réunion centrée sur la crise sahélienne en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

« On sait que l’Algérie est en train de créer un front du refus, avec sans doute la Mauritanie, le Niger » pour s’opposer au déploiement de forces étrangères au Mali. »Mais Paris va tout faire pour obtenir la convocation du Conseil de sécurité et une résolution autorisant l’intervention », ajoute cette source officielle malienne.

A Bamako, on ne se dit pas « quand est-ce que la guerre va commencer ? » mais « comment réunir toutes les conditions pour la faire ? » Pour nous, l’intervention n’est pas lointaine, elle se « prépare », conclut-elle.

Professeur de droit international à l’université de Bamako, le Dr Madou Diallo a senti la communauté internationale « mitigée », « réservée ». »On comprend la recommandation d’+extrême prudence+ du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, car cette guerre peut causer des désastres humanitaires », dit-il. »Mais la population malienne de façon générale est vraiment pour une intervention dans le Nord », « c’est ce que l’on entend dans les rues », assure-t-il.

Jeudi, les journaux maliens faisaient cependant leurs gros titres plutôt sur les heurts entre policiers qui ont fait deux blessés à Bamako.Un symptôme de tensions encore préoccupantes, six mois après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, après 10 ans de pouvoir.

ménager un rôle à l’ex-junte

« Il y a actuellement, à Bamako, un attelage politique et militaire très fragile », constate Gille Yabi, représentant à Dakar de l’organisation International Crisis Group.Cependant, « l’armée malienne, c’est l’armée post-coup d’Etat, il faut bien le reconnaître, et ménager un rôle à l’ex-junte qui représente un clan important dans cette armée ».

Des « assises nationales » sont prévues en octobre à Bamako, « pour que tout le monde (partis, associations, religieux, militaires…) s’accorde sur la façon dont la transition doit être gérée », annonce-t-on à la présidence malienne.

La création d’un Haut conseil d’Etat est proposée, avec deux vice-présidents dont l’un aurait en charge la défense.Un poste qui pourrait revenir à l’ex-chef des putschistes, le capitaine Amadou Haya Sanogo. »On peut cependant en douter, compte tenu de l’opposition de certains acteurs internationaux et notamment des États-Unis à cette nomination », relève M. Yabi.

Enfin, une commission nationale des négociations pourrait être chargée d’engager « le dialogue » avec les « groupes armés » opérant dans le Nord.

A la présidence, on assure : « s’il y a négociations, ce sera avec le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, Touareg indépendantistes) et éventuellement avec Ansar Dine (groupe islamiste dirigé par l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, ndlr).Mais pas avec le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest (Mujao) ni avec Al-Qaïda au Maghreb islamique ».

Cette négociation, le MNLA la réclame.Son « représentant en Europe », Mossa Ag Attaher, assure depuis Paris que son mouvement est « le seul allié objectif, crédible et incontournable dans la lutte contre les forces obscurantistes implantées » dans le Nord.

source : africa1.com (image d’illustration)

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