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[ACTUALITE] LE KENYA SE SOULEVE FACE AUX VIOLENCES POLICIERES

LE KENYA SE SOULEVE FACE AUX VIOLENCES POLICIERES

Ce lundi 4 juillet 2016, la population kényane se mobilisait en masse suite à la tragédie du triple meurtre de Me Willie Kimani, de son client Josephat Mwenda et de leur chauffeur de taxi Muiruri.

En effet, officiellement ces trois hommes ont été vu pour la dernière fois à la sortie d’une audience au tribunal Makovo dans la banlieue de Narobi le 23 juin dernier. Leurs corps ont été retrouvés mutilés dans des sacs, visiblement torturés, dans la rivière Ol Donyo Sabuk au sud-est de la capitale entre le 30 juin et le 1er juillet. On soupçonne la police kényane d’avoir envoyé un de ses fameux escadrons de la mort, de ce fait la justice kényane a arrêté trois policiers : le sergent Frederick Lelima, le caporal Stephen Chebulet et l’agent Silvia Wanjiku, mis en détention pour les deux prochaines semaines. Selon la justice, les circonstances des meurtres semblent s’accorder parfaitement avec une possible culpabilité de ces trois policiers. Me Willie Kimani était un jeune avocat spécialisé dans les droits de l’homme et notamment dans les abus de pouvoir de l’état. Quant à son client, il affirmait avoir été harcelé par la police dans le but de lui faire abandonner sa plainte envers un haut responsable qui lui aurait tiré dessus en avril 2015.

La veille de la découverte des corps, onze organisations internationales avaient explicitement accusés la police kényane de mener des exécutions arbitraires. Suite à la découverte des corps, l’ordre des avocats du Kenya a décidé de se mettre en grève et avec la commission nationale sur les droits de l’homme, d’appeler le peuple kényan à manifester pour l’arrêt des exécutions extra-judiciaires. Cette initiative a d’ailleurs été soutenue par le président du barreau de l’Afrique de l’Est, Nasser Mohamed, qui s’est prononcé lors d’un plaidoyer contre l’attitude de la police qui est censée défendre les citoyens et mener l’enquête sur ses bavures plutôt que d’exécuter sauvagement des gens, il s’est aussi élevé contre les lacunes de la police. Le président du barreau a d’ailleurs mentionné pour étayer son propos que la dernière qu’on aurait vu Me Kimani, son client et le chauffeur, cela aurait été dans un commissariat à proximité de Narobi et non au tribunal, mentionnant implicitement l’appel d’un passant à la femme de M. Mwenda suite aux cris qu’il aurait entendus dans le dit-commissariat qui disaient « Appelez ma femme ! Je suis en danger ! » Trente-quatre organisations internationales dont Amnesty Internationale et Human Rights Watch ont demandé publiquement aux autorités kényanes de faire la lumière sur ces meurtres.

Bien que face à ces accusations probantes, le chef de la police Joseph Boinnet déclare « Leur comportement n’est pas représentatif de la police nationale, je rejette les affirmations selon lesquelles il y a des escadrons de la mort au sein de la police. » car plus que le meurtre infâme de trois innocents, le Kenya se soulève aujourd’hui contre les abus du pouvoir, les violences policières et la mise en danger de ces droits. Effectivement, ce n’est pas la première fois que la police kényane est accusée d’abus de la sorte et notamment d’avoir en son sein des escadrons de la mort (NDLR. Le meurtre de Jacob Juma, détracteur virulent du gouvernement et du système de corruption kényan). Ce meutre ne fait dont que rappeler au Kenya à quel point son pays est rongé par la corruption et la violence des autorités censés l’aider à prospérer, chose que déplore Isaac Okero, président du barreau kényan « Nos pires craintes sont confirmées. Les avocats et les citoyens sont en danger d’être éliminés par des escadrons de la mort de la police […] »Il s’agit d’un jour sombre pour l’Etat de droit au Kenya. »

NegroNews

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