Ainsi, l’entreprise Turkish Airlines poursuit sa conquête du ciel africain. A partir du 23 juin prochain, la compagnie aérienne turque lancera trois nouvelles liaisons d’Istambul à destination du Bénin, du Mali et de la Guinée. Turkish Airlines compte actuellement 36 liaisons sur l’Afrique et vise, pour 2014, plusieurs destinations sur le continent comme Abuja, Luanda, Juba, Asmara, Louxor, Assouan, Constantine, Tlemcen, Batna et Oran en Algérie. D’ici vingt ans, la compagnie nationale turque souhaite desservir 100 aéroports africains. Turkish Airlines ouvrira également dès le 30 juin 2014 une route triangulaire vers le Mali et la Guinée. La compagnie d’aviation est ainsi à l’offensive dans un marché longtemps contrôlé par les géants que sont notamment Air France et Brussels Airlines.
Abidjan, porte d’entrée de l’Afrique de l’ouest Néanmoins, ces derniers s’attèlent également à consolider leurs positions sur le continent via le développement de nouvelles lignes. Air France, qui assure déjà plus de 300 vols hebdomadaires sur le continent, a lancé de nouvelles fréquences vers plusieurs villes africaines. A partir du 26 octobre 2014, la compagnie nationale française utilisera son A380 sur trois des sept rotations hebdomadaires entre l’aéroport de Paris et Abidjan. La capitale économique ivoirienne deviendra ainsi la première destination en Afrique francophone de l’Airbus A380 d’Air France. Le pays figure parmi ceux identifiés comme « supportant une dynamique de croissance forte » et donc susceptible cet avion de forte capacité. « La Côte d’Ivoire ambitionne d’être le hub et la porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest, un marché de plus de 300 millions d’habitants », a fait savoir l’entreprise dans un récent communiqué. Grâce également à Air Côte d’ivoire dont elle détient 20%, Air France se positionne stratégiquement sur ce continent qui a longtemps été son pré-carré.
Casablanca renforce sa position de Hub panafricain Néanmoins, les transporteurs africains ne sont pas en reste et développent des stratégies de développement dans un marché de plus en plus concurrentiel. Ainsi, Royal Air Maroc a signé le lundi 21 avril, un partenariat inédit à vocation panafricaine avec la place financière de Casablanca. Ce partenariat ouvre ainsi dans des conditions avantageuses près de 80 destinations mondiales dont 30 africaines aux entreprises ayant choisi d’s’installer leur base africaine dans la capitale économique du Royaume marocain. Parmi les 43 institutions ayant obtenu le statut CFC, l’on compte notamment BNP Paribas, le Boston consulting Group (BCG) ou encore la Coface. Royal Air Maroc transporte déjà plus de 6 millions de passagers par an et la ville de Casablanca est l’un des plus grands hubs aériens africains pour les flux de transport entre l’Afrique et l’Europe. La compagnie nationale souhaite ainsi consolider sa position de leader en direction des 30 destinations africaines vers lesquelles elle transporte 1,2 millions de passagers par an. L’Afrique constitue 25% du chiffre d’affaires de la RAM.
Un hub à Kinshasa pour mieux desservir la chineSelon plusieurs prévisions, les mouvements de passagers entre la Chine et l’Afrique devraient augmenter dans les prochains mois. C’est pourquoi, Ethiopian Airlines, la compagnie aérienne avec la plus forte croissance en Afrique veut renforcer sa position sur cette ligne. L’entreprise souhaite ainsi installer un hub à Kinshasa en vue de mieux desservir la Chine et de lancer des vols long-courriers vers des destinations lointaines comme le Brésil. Ethiopian Airlines a ainsi lancé récemment une liaison directe pour Shangaï, la plus grande ville chinoise. Avec 28 vols par semaine vers la Chine, Ethiopian Airlines relie chaque jour Shanghai à 48 destinations africaines et le Brésil.
Par ailleurs, l’ouverture d’une sixième liaison entre son Hub d’Addis Abeba et Paris est prévue entre le 1er juin et le 30 septembre. Ethiopian Airlines s’est assignée comme objectif d’accroître sensiblement son activité et d’atteindre un chiffre d’affaires de 10 milliards de dollars à l’horizon 2025. Pour sa part, Kenya airways va également lancer le 3 juin prochain son vol entre Nairobi et Paris grâce à l’acquisition de son Boeing 787-800 Dreamliner, premier appareil d’une commande de neuf Boeing 787 passée par la compagnie aérienne.
Un marché de 118 milliards UsdPar ailleurs, les constructeurs européens visent également l’Afrique. Ainsi le groupe « ATR », contrôlé à parité par Groupe Airbus et l’entreprise italienne Finmeccanica, a axé sa stratégie sur le développement de ses ventes en Afrique. Les dirigeants de la société considèrent que le continent africain pourrait être un véritable eldorado avec un marché évalué à près de 650 millions d’euros.
L’agence ecofin indique que, selon Airbus, les compagnies d’aviations opérant en Afrique auront besoin d’acheter 957 avions supplémentaires d’ici 2031 pour faire face à un triplement du trafic voyageur. Ce trafic, indique-t-on, augmentera considérablement sous l’effet de la croissance économique africaine, de l’urbanisation, de la libéralisation du secteur et du développement du tourisme. Ce marché potentiel estimé à 118 milliards de dollars comprendrait l’acquisition de 29 super gros porteurs, 204 gros porteurs et 724 mono couloirs.
Le marché africain de l’aviation, qui présente un fort potentiel de croissance et qui pourrait devenir l’un des plus importants du monde, est ainsi au cœur des stratégies de grands transporteurs aériens du monde. Le potentiel africain n’a pas encore fini de faire rêver.
Source :http://www.huffingtonpost.fr/patrick-ndungidi/la-bataille-pour-le-controle-du-ciel-africain_b_5198799.html
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